Il y a un vrai problème de main-d’œuvre dans la vallée de la Soummam. Les gens sont-ils en train de tourner le dos à certains métiers ? En tout cas, pour la maçonnerie, il est évident qu’il y a un manque, et il va d’ailleurs crescendo. D’après quelques maçons avec lesquels nous nous sommes entretenus, la tendance est au fléchissement dans ce métier. « De nos jours, les maçons sont de plus en plus rares», nous dit l’un d’eux, qui cumule plus de 20 ans d’expérience dans le domaine. La cause ? Notre interlocuteur affirme que les jeunes d’aujourd’hui « préfèrent les métiers faciles, pour ne pas se salir les mains! ». Il y a comme une rupture de passage de témoin entre les anciens générations et les nouvelles, qui, d’après nos vis-à-vis, ne font pas les efforts nécessaires afin d’apprendre ce métier, difficile au demeurant et qui exige beaucoup de doigté. De jeunes manœuvres ne font pas l’effort nécessaire pour apprendre ce métier de leurs aînés et manquent de volonté car « ils malaxent le béton et s’assoient, après ils rouspètent sur leurs dus ! », nous disent nos interlocuteurs. Les jeunes maçons qui entrent dans le monde de la maçonnerie manquent d’expérience et de tact, ce qui se répercute sur la qualité du travail et les relations avec les clients, qui sont très exigeants. Ces jeunes maçons doivent cumuler plusieurs années d’expérience pour être au top. Pour leur part, les maçons qualifiés manquent cruellement dans la région. Il arrive parfois que des personnes, désirant construire des habitations, reportent, sine die, leurs projets, à cause de l’indisponibilité des maçons. Ces derniers se retrouvent débordés, car on leur fait appel de partout ! La forte demande en main-d’œuvre qualifiée pousse beaucoup de maçons à travailler sur plusieurs projets de construction en même temps, ce qui provoque des frictions entre eux et leur clientèle.
Syphax Y.
