Se voulant très pragmatique le DG de Sonelgaz a estimé hier, lors de son passage sur les ondes de la radio nationale que l’énergie solaire ne peut être qu’un «appoint» ou un «complément» aux énergies conventionnelles, tant que les problèmes de stockage ne sont pas résolus.
Argumentaire qui vient lever un voile sur le manque de procédés existants pour un stockage de cette énergie, dans un pays où le besoin va crescendo notamment en période de grandes chaleurs. La technique la plus connue, selon Bouterfa, est celle du « sel fondu », et celle de « la céramique », mais elles ne sont pas encore assez performantes pour envisager des stockages de grandes quantités. Si pour le premier responsable de Sonelgaz, il n’est pas prudent pour un pays de bâtir sa stratégie énergétique sur une source intermittente, il envisage, néanmoins, d’en faire un « complément » du gaz naturel. Et pour preuve, a-t-il ajouté même le sud algérien, dont les potentialités en énergie solaire sont élevées, est alimenté en énergie produite à partir du gaz naturel. Il va sans dire que cet argumentaire va à contre courant des grandes ambitions suscitées par le projet Desertec et qui a fait dire aux connaisseurs qu’il a la capacité d’alimenter toute l’Europe en énergie solaire produite dans le Sahara algérien. De cette analyse, transparaît une position peu enthousiaste envers le projet Desertec. En revanche, il se déclare « favorable à la construction de centrales énergétiques fonctionnant à l’énergie solaire et destinées à l’exportation ». Ce qui revient à dire que M. Bouterfa invite ses partenaires à s’occuper aussi bien de la fourniture que de la technologie, choses non encore maîtrisées jusque là. Questionné à propos de la politique interne de gestion de cette énergie, Bouterfa a réfuté totalement les allégations tendant à faire croire que Sonelgaz se trompe de diagnostic. Pour lui, l’Algérie ne souffre pas d’une insuffisance de production d’électricité mais d’une défaillance dans le transport et la distribution. Conscient que la consommation d’énergie en Algérie varie selon les saisons, le PDG de Sonelgaz a affirmé la nécessité de s’adapter aux exigences saisonnières qui veulent qu’en été elle atteint des pics très élevés, mais qui durent très peu de temps, en raison notamment de la poussée de la climatisation, a-t-il indiqué. Pour ce qui est du prix de l’électricité sujet que le DG a refusé d’aborder, en raison du fait qu’il est subventionné par l’Etat, il a néanmoins fait l’aveu, en sa qualité de premier responsable du secteur, de voir les prix baisser.
Ferhat Zafane

