Les expropriés réclament une indemnisation totale

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Le projet de réalisation d’un hôpital de 60 lits, dont la commune de Ouadhias a bénéficié n’est toujours pas sorti de terre. 

Ses travaux ne seraient même plus à l’ordre  du jour. Ce projet hospitalier, accordé pour le quinquennal 2010-2014 par la wilaya, se trouve sans lendemain à cause de la non régularisation de l’assiette foncière. En effet, les propriétaires des terres en question, que nous avons interrogés, nous ont révélé que le terrain de 4,6 hectares, propriété de trois familles, aurait été mal investi. « L’accord est subordonné à la prise totale de la superficie de notre terrain, pour lequel nous serons indemnisés. Il est hors de question que nous restions aux alentours de ce futur établissement sanitaire », dira M Ouerdane, un des propriétaires des terrains. Il ajoutera : « Ces petites superficies que les domaines refusent de nous payer sont inutilisables de part leurs insignifiantes surfaces. D‘autre part, nous remettons en doute leur viabilité après la mise en service de l’hôpital ». Ces propriétaires se déclarent déterminés à aller jusqu’au bout de leurs démarches: « nous réitérons notre accord pour la cession totale et non partielle de nos terrains pour la réalisation de ce fameux projet d’hôpital. Faute de quoi, nous nous y opposerons énergiquement ». Ces propriétaires demandent donc l’indemnisation de leur terrain : « Les services des domaines de Boghni nous ont invités pour finaliser ce dossier, mais ils n’ont prévu de nous indemniser que pour l’assiette devant accueillir l’hôpital. Et nous voulons une indemnisation totale ou rien ». Continuant sur sa lancée : « Nous avons interpellé les hautes instances, de daïra, le DSP et le wali par des écrits. Une chose est sûre, les travaux ne peuvent pas démarrer tant que ces terrains ne sont pas indemnisés ». En attendant, la population attend avec impatience que cet hôpital sorte de terre enfin. 

A quand sa réalisation ?

Tout ce retard dans la concrétisation de cet hôpital de 60 lits ne fait qu’exaspérer les citoyens de la région des Ouadhias, qui avec ses 50 mille âmes, a plus que besoin de l’infrastructure. Un habitant du chef-lieu de la commune nous dira, dépité : « C’est le projet de toute une région qui manque atrocement de couverture sanitaire. Beaucoup de villages en souffrent et la polyclinique existante ne peut satisfaire la demande croissante. La salle de soins de Tizi N’Tleta n’est pas mieux lotie en matériel et en personnel. Sans laboratoire, ni radiologie… elle ne prodigue que les soins de base et seulement en journée. C’est dire que pour les urgences de nuit, les habitants de Tizi N’Tleta et ceux d’Ait Bouaddou sont contraints d’aller vers la polyclinique de Ouadhias ». Pour les cas les plus graves, les patients sont évacués vers d’autres structures sanitaires, telles que le CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, ou vers l’EPH de Boghni : « Nos malades sont souvent évacués vers l’hôpital de Tizi-Ouzou ou vers Boghni par ambulance. Mais, à maintes reprises, ils ont été évacués par les véhicules des particuliers ou par les ambulances privées à des prix exorbitants », nous dira un habitant de Ouadhias, avant d’ajouter : « Plusieurs patients ont rendu l’âme avant d’arriver à destination. Les distances sont trop longues, pour arriver au CHU de Tizi-Ouzou, il faut une heure de route ». Il enchaînera en insistant sur l’importance que revêt le projet pour la commune et pour toute la région : « Les responsables locaux n’ont pas joué leur rôle. Sinon comment expliquer le fait que le projet a été inscrit depuis plus de cinq ans, alors que les travaux n’ont toujours pas démarré !». Il est à signaler enfin que la commune de Ouadhias, à elle seule, a plusieurs projets qui stagnent à cause le l’indisponibilité d’assiettes foncières. A titre illustratif, le CFPA de 1 000 places, qui a été accordé à son indicatif, est complètement bloqué à ce jour.

B. K.

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