Les chemins menant à la magistrature communale sont escarpés et ardus, tout comme la tâche qui attend les futurs édiles qui devront s’atteler à redresser la barre du développement local. Si certaines communes sont situées dans des zones géographiques adaptées pour bénéficier des commodités et de rentes économiques (impôts et taxes sur les droits de marchés hebdomadaire où autres locaux commerciaux) à même de leur garantir une stabilité de gestion, ce n’est pas le cas de la majeure partie des communes perchées sur des collines et ne disposant d’aucune assiette foncière pour permettre de telles réalisations et encore moins d’assurer une relance socioéconomique à la région. Ces communes de montagne ont longuement souffert et continuent de souffrir d’ailleurs, à cause d’absence de vision commune des élus qui se sont succédé au cours des dernières décennies. Des communes qui ont connu manifestations, fermetures de sièges d’APC, blocages de routes à répétition, et dont les maires sortants admettent n’avoir pas pu régler l’ensemble des problèmes rencontrés, faute de moyens financiers et d’un code communal à même de répondre au besoin des populations. Pour en avoir fait les frais, M Belkacemi Ali, ex élu de Saharidj, explique que les prérogatives du maire ne sont pas aussi larges qu’on pourrait le croire. « Le maire doit assurer et assumer l’ordre public, la santé publique et autres. En revanche, ce maire ne dispose pas des moyens financiers nécessaires pour régler les problèmes à l’origine de certaines situations compliquées. Lorsqu’une canalisation des eaux usées éclate et menace de contaminer le réseau AEP, nous devons impérativement réparer les avaries qui se manifestent trop souvent sur ces réseaux vétustes. Toutefois, nous n’en avons pas les moyens financiers. Pour refaire le réseau, nous devons inscrire le projet, attendre un bureau d’étude, retenir une entreprise chargée de la réalisation…..tout cela prend du temps et les risques de MTH demeurent omniprésents, nous n’avons d’autres choix que de parer à cette situation en travaillant à découvert. Il est temps que le maire soit déchargé de ces responsabilités ou alors qu’on lui attribue les moyens pour les régler dans des délais raisonnables ». Pour notre interlocuteur, la tâche est d’autant plus ardue pour les communes de montagnes : « La commune de M’Chedallah est dotée annuellement de 05 milliards pour les PCD, Saharidj reçoit elle, 1 milliards 600 millions. M’chedallah est une commune mère, Saharidj a été promue au rang de commune en 1984, de surcroit, située en zone montagneuse où un simple projet d’une route doit être accompagnée de plusieurs autres projets comme le gabionnage sur les parties supérieures et inférieures de la chaussée, tout en sachant que le trajet est escarpé rocailleux. D’où la nécessité d’une enveloppe doublement voire triplement supérieure à une commune située dans une plaine ». Pour cet édile, qui a accumulé plus de sept années à la tête de la commune de Saharidj, 18 mois en tant que DEC et son dernier quinquennat parrainé par le RND, il est grand temps que les municipalités de montagne exploitent leurs potentiels naturels comme le tourisme pour renflouer les caisses de l’APC qui demeurent désespérément vides : « A Saharidj, il existe des potentialités à même d’engendrer une manne non négligeable avec le tourisme de montagne comme c’est le cas de l’inscription de la ZET ( zone d’extension touristique ) de Tala Rana, toutefois, peu d’investisseurs ont fait montre d’un quelconque intérêt dans ce secteur… ». M Belkacemi, fort de ses sept années d’expérience à la tête de sa commune souhaite que les électeurs se prononceront massivement le 29 Novembre prochain pour une même équipe qui sera à même de mener une politique de gestion pour la région : « J’ai eu l’expérience d’être élu à la majorité c’est-à-dire que l’on nous a attribué deux sièges sur les sept existants, nous avons passé la plupart du temps à régler des conflits internes entre élus, alors que nous aurions pu nous consacrer pleinement au développement de la commune. Quand les voix des électeurs sont dispatchées, les élus le sont aussi. Pour cela, j’appelle les électeurs de Saharidj et ceux de toutes les communes à aller voter massivement en faveur d’une équipe soudée et d’un staff compétent pour que les cinq prochaines années soient empreinte du sceau du développement local».
Hafidh B.