Le dossier des œuvres sociales ne cesse de provoquer des remous au sein du Conseil des lycées d’Algérie (Cla). Tout en déplorant les anomalies marquant la gestion des fonds des œuvres sociales, estimés, selon ce syndicat, à 2 000 milliards de centimes, le Cla réitère son appel à la décentralisation de la gestion du dossier en question. Cette entité syndicale a, à cet effet, lancé un appel aux travailleurs de l’éducation à se mobiliser à nouveau en vue «d’exiger la décentralisation dans la gestion des Œuvres Sociales afin que chaque établissement scolaire puisse les gérer lui-même en fonction de ses besoins», lit-on dans le communiqué du Cla. Neuf mois après son élection, la Commission Nationale et des Commissions des Wilayas pour la gestion centralisée des Œuvres Sociales, élues par la majorité des travailleurs de l’Éducation a pour objectif « de faire l’inventaire de l’ancienne gestion des œuvres sociales et de dévoiler les différentes opérations de corruption et surtout de condamner leurs auteurs. Mais rien n’a été fait à ce jour », a souligné la même source. Le Cla a dans ce contexte, déploré avec force «la non utilisation des 2 000 milliards de centimes cumulés, pour la réalisation d’hôpitaux et de centres de vacances au profit des travailleurs de l’Education». D’après ce syndicat, «le programme affiché sans débat avec les concernés, avant même de faire le bilan de l’ancienne gestion des œuvres sociales, n’est qu’une photocopie de l’ancien programme puisqu’il tourne autour de certains points qui ont toujours existé dont : outre l’aide réservée pour les soins, pour les vacances et le pèlerinage, le crédit sans intérêt pour l’achat d’un véhicule ou pour l’acquisition d’un logement, la prime de départ à la retraite, de décès, de mariage…». Il a estimé dans ce sens qu’«il faut redéfinir le sens du mot solidarité car elle n’existe pas». «Le montant de 819 milliards de centimes avancés par la Commission Nationale est en dessous du montant réel, accumulés depuis 2010 et qui selon nos calculs s’élèverait à 2 000 milliards de centimes», a fait remarqué le Cla dans le même communiqué. Le syndicat s’est demandé à ce propos « quel est le sort de la différence qui s’élève à plus de 1 200 milliards de centimes ?». «Le programme adopté est destiné à enrichir ceux qui sont déjà riches et à appauvrir ceux qui étaient déjà pauvres, sinon comment interpréter ces anomalies ?», s’est encore interrogé le conseil. Celui-ci estime qu’« il est illogique de faire un crédit sans intérêt pour l’achat d’un véhicule ou d’un logement, quand le Fonds national de péréquation des œuvres sociales (FNPOS) fait un don avec le même montant, et que la prime de départ à la retraite ne touche que ceux qui ont accompli leurs années de service alors que les départs à la retraite anticipée ou proportionnelle sont exclus !».
Le CLA dit ne pas comprendre comment «la prime de décès qui est de 70 000 DA, soit inférieure à celle de la retraite et comment la Commission Nationale et les Commissions des Wilayas dépensent annuellement 160 milliards de centimes pour leur fonctionnement».
L.O.Ch.