Draâ El-Mizan enlaidie par l’affichage anarchique

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Certes, tous les partis en lice essaient de convaincre les électeurs d’aller voter le vingt-neuf novembre prochain, mais ce qui est désolant c’est la manière avec laquelle est menée cette campagne, notamment en ce qui concerne l’affichage. Pour le moment, les candidats des différentes listes optent pour la proximité. Tous les candidats sillonnent les quartiers et villages où ils déroulent leurs programmes, dont on peut légitimement dire qu’ils sont vagues. Des candidats vont jusqu’à parler d’argent prêté au FMI et d’autres, au lieu de concentrer leurs interventions sur ce que peut apporter une assemblée, s’engagent dans des références à des secteurs sur lesquels ils n’ont aucun droit de regard, comme les budgets sectoriels. « Nous voulons que les candidats parlent de nos problèmes quotidiens, d’alimentation en eau potable et de gaz naturel entre autres. Nous n’avons rien à voir avec ce qui se passe sur le plan national ou en politique générale du pays », nous répond un citoyen au sujet de toute cette cacophonie et de cette multitude de discours « creux ».

Et de poursuivre: « Franchement, est-ce qu’un maire peut offrir des emplois quand on sait que dans notre région il n’y a aucune perspective économique le permettant ? Ou alors, le filet social participerait à créer ces emplois, et cela se saurait. Ce ne sont là que des promesses qu’aucun maire ne pourra tenir. Dans cet ordre d’idées, les citoyens approchés savent pertinemment qu’il y a beaucoup d’exagération dans cette campagne.

Quant aux listes, elles sont affichées n’importe où et de façon anarchique. Lors d’une virée en ville, nous avons constaté que les endroits réservés à cet effet sont toujours vides. En revanche, les murs de la ville sont envahis d’affiches collées carrément les unes sur les autres. Par ailleurs, certaines listes ont à peine quelques heures de durée de vie. A peine sont-elles collées, qu’elles sont déchirées. Cette pratique de destruction des affiches caractérise de nombreuses communes de la daïra de Draâ El-Mizan, aucune n’est épargnée. « Vraiment, c’est désolant de voir ce qui se passe. Nos murs sont salis.  Qui donne l’autorisation aux candidats de coller leurs listes sur nos murs? A qui devront-ils rendre des comptes? Qui va nous refaire cette peinture toute abîmée? Vous voyez, il y a même les affiches de mai dernier », s’interroge ce commerçant du centre-ville. En tout cas, aucun espace n’échappe à cette furie. Pour le scrutin prochain, sept listes sont en lice. Il s’agit du FFS, du RCD, du FLN, du RND, du PT et l’arrivée du MEN et du MPA. Chacun d’eux a ouvert sa permanence. Elles sont toutes concentrées au niveau du centre-ville. L’autre fait, qu’il y a lieu de signaler, est que sur certaines affiches, les photos des candidates ne sont pas disponibles. Conservatisme ou manque d’assurance ?  Pour les élections prochaines, la commune de Draâ El-Mizan convoque un peu plus de vingt-trois mille électeurs qui éliront l’assemblée populaire communale prochaine de dix-neuf membres dont  trente pour cent seront des femmes. Pour le moment, aucun grand meeting d’un quelconque chef de parti n’est au programme. Il faudra peut-être attendre la dernière semaine pour que les ténors viennent.

Amar Ouramdane

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