Les troubles psychiques chez les enfants sont de plus en plus fréquents.
On parle, en effet, de plus de 20 000 enfants atteints mentalement. C’est ce qu’ont dévoilé le Pr Ziri et le Dr Messaoudi, à l’occasion des 18èmes journées médico-chirurgicales abritées, le week-end dernier, par le centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou. Lors de la première journée, les participants ont essayé de se pencher sur « la psychiatrie dans le milieu des enfants », à travers notamment la présentation de la pédopsychiatrie. Une spécialité encore jeune qui permet de prendre en charge les enfants atteints de multiples troubles psychiques. Selon les chiffres dévoilés à travers la communication du Pr. Ziri, directeur général du CHU de Tizi-Ouzou, et celle du Dr A. Messaoudi, en Algérie, ils sont plus de 80 000 enfants autistes dont l’âge varie entre 18 mois et 17 ans. Ceci, alors que 20 000 autres souffrent d’autres troubles mentaux. On apprendra, ainsi, que les enfants atteints de psychose, de troubles d’anxiété et de déficit intellectuel, font partie de cette catégorie qui nécessite une prise en charge spécialisée. Malgré l’absence de chiffres, au niveau local, concernant ces troubles, ceux dévoilés permettront selon, le Pr. Ziri, d’alerter sur « l’urgence de valoriser cette spécialité ». D’autant plus que l’Algérie souffre « d’énormes insuffisances, que ce soit en moyens matériels, en structures ou en moyens humains », déclare le professeur. Il ajoutera par la même occasion qu’à travers le pays, il n’existe « qu’une dizaine de structures sanitaires qui prennent en charge les enfants et les adolescents atteints de maladies mentales ». Le manque de spécialistes en la matière à travers le territoire national est aussi relevé par les conférenciers. Ceci, malgré les « le lancement de nombreux projets de réalisation de services de pédopsychiatrie sur l’ensemble du territoire national, dont celui de Oued Aïssi, dont les travaux sont finalisés », déclare le Pr. Ziri. Parmi les conclusions de la conférence, il s’agit pour les communiquants, de « la nécessité pour l’état de mettre en œuvre toute les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées afin de protéger l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandons, de négligences, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle » affirment-ils. D’autant plus qu’en Algérie, les conférenciers, se basant sur une enquête sur l’enfance maltraitée en Algérie, parlent de plus de 80% des enfants qui sont victimes de maltraitance physique. Selon le Pr Ziri, la même enquête, initiée par le ministère de la Solidarité nationale en 2001, fait état que 24,4% des enfants ont subi des maltraitances psychologiques (insultes, injures, dévalorisation, rejet affectif, entes autres). 10.97% des enfants ont subi des violences sexuelles (notamment incestueuse), selon la même source qui précise, par ailleurs, que plus de 8% ont subi des négligences ainsi que l’exploitation. Pour les auteurs de maltraitance, les parents occupent la première place des auteurs, avec plus de 76% des cas, selon le professeur, qui explique que le père vient en premier lieu avec 40,9%, puis la mère (19.5%), puis les deux ensemble avec 17.07%, suivis par les autres membres de la famille, puis des enseignants, toujours selon la même source. Des maltraitances qui sont à l’origine de troubles psychiques chez les sujets. A noter que pour cette 18ème édition des journées Médico-chirurgicales, qui se sont étalées sur deux jours, un programme riche a été tracé et une multitude de conférences ont été programmées afin de faire le tour du thème de la pédopsychiatrie. En parallèle, des tables rondes ont eu lieu afin de débattre d’autres questions, non moins importantes. Le cas des déviations urinaires, de l’immunopathologie, la transplantation rénale, les pneumopathies infectieuses et les hémopathies de l’enfant, ont été au menu.
Ch. T.

