9 boulangers appellent à une journée sans pain dimanche

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Les boulangers de la wilaya de Tizi-Ouzou prévoient une action de protestation pour dimanche prochain. Une « journée sans pain » afin de dénoncer leurs conditions socioprofessionnelles et, par là même, réclamer une augmentation « officielle » du prix de la baguette.

Ainsi, après la réaction, il y a de cela quelques jours, de l’Association de protection et d’orientation du consommateur (APOC) de Tizi-Ouzou, qui a dénoncé la décision de certains boulangers de la wilaya d’augmenter le prix de la baguette de pain, cette fois, c’est au tour des boulangers de se manifester. Ces derniers prévoient, en effet, de recourir à la protestation afin de dénoncer leurs conditions socioprofessionnelles et de réclamer que le prix du pain soit revu à la hausse. Dans une déclaration rendue publique hier, ayant comme intitulé «l’augmentation du prix du pain » et portant le cachet de pas moins de neuf (9) boulangeries, ces derniers lancent un appel aux boulangers de la wilaya de Tizi-Ouzou afin de participer à une grève générale, dimanche prochain. Une « journée sans pain » décidée, vendredi dernier, lors d’une réunion ayant regroupée les membres de la corporation de la wilaya, selon ledit communiqué dont nous détenons une copie. Une façon pour le collectif des boulangers d’interpeller et de «lancer un appel aux autorités compétentes, afin d’apporter des solutions aux problèmes de la corporation », écrivent-ils. Ces difficultés, les signataires les ont résumées en plusieurs points dans leur missive. Les boulangers ont, d’abord, signalé que « le prix de revient de la baguette de pain est égal ou dépasse son prix de vente », ceci afin d’expliquer leur décision d’augmenter à 10 dinars le coût de la baguette de pain. Un prix qu’ils n’ont cependant pas déterminé dans leur déclaration. Selon eux « l’état ne subventionne que la farine, alors que les autres éléments (améliorants, sucre, huile…) ont connu des augmentations de prix sensibles et restent à la charge du boulanger ».

«Oui, des boulangers trichent sur le poids»

Dans la même déclaration, les signataires n’hésitent pas à avouer le recours de certains de leurs confrères à la triche afin de combler la perte. « Les boulangers n’arrivent même pas à assurer les employés et recourent à la triche sur le poids de la baguette de pain, malgré la noblesse du métier », notent-ils. Poursuivant dans la même lancée, et afin d’étaler les différentes raison qui les poussent à revendiquer l’augmentation des prix, les boulangers, dans la même déclaration, affirment que « la gestion de la boulangerie relève de l’impossible, à cause de toutes les charges relatives à cette activité », ils citent, comme exemple, les impôts, les taxes, l’électricité le gaz, l’eau… Il est même impossible, selon la même source, pour les boulangers d’« assurer l’entretien et la rénovation du matériel ». Les signataires citent aussi la situation financière « précaire » dans laquelle ils se trouvent car étant dans une situation  «d’endettement envers les minoteries et autres organismes », écrivent-ils. Ils assurent que plusieurs d’entre eux ont dû « déclarer faillite et fermer leurs boulangeries ».  Par ailleurs, les boulangers signataires au niveau de la ville des Genêts et des localités de Tadmaït, Draâ Ben Khedda et Draâ El Mizan, déplorent certaines pratiques qui mettent en péril la santé du consommateur, « la baguette de pain est vendue à 15 dinars, voir à 20 dinars à même le trottoir, sans aucune condition d’hygiène et en l’absence totale de l’Etat », lit-on dans le document. Les signataires considèrent, par la même occasion, qu’« il revient à l’Etat de protéger la profession et le consommateur, en garantissant une rentabilité et une pérennité à la profession ». Ils interpellent, de ce fait, les autorités afin d’« apporter une solution aux problèmes de la corporation », écrivent-ils. 

Ch. T.

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