Prémices d’une bonne récolte d’olives

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Loin de verser dans un optimisme béat, les paysans de la commune de Tamokra, n’en espèrent pas moins une olivaison généreuse. « Ce dont nous sommes d’ores et déjà certains, c’est que la récolte de cette année sera nettement plus abondante que la précédente campagne, où le meilleur oléiculteur n’a pas dépassé le seuil des 100 litres d’huiles. Aussi loin que peuvent remonter mes souvenirs, je n’ai jamais vu une olivaison aussi catastrophique », soutient un fellah du village Bicher. Dans cette circonscription montagneuse à vocation agro-pastorale, la variété Asseradj colonise l’écrasante majorité des parcours. Le retour salvateur des pluies enregistrées au cours de ces dernières semaines, augure d’une récolte copieuse. « Plusieurs semaines nous séparent du coup d’envoi de la campagne. D’ici là les olives auront tout le temps de gagner en grosseur et d’accumuler un maximum d’huile », dira un oléiculteur du village Tizi Aïdel. Notre interlocuteur rappelle qu’à Tamokra, comme partout dans la région kabyle, une règle communautaire tacitement interdit d’engager les travaux de la récolte avant la dernière décade du mois de décembre. « C’est une pratique quasi immuable, léguée par nos lointains ancêtres », affirme un fellah de Boutouab, selon lequel l’observance de cette règle permet d’optimiser la productivité tout en préservant l’arbre. « Les fruits murs sont facile à cueillir, à gauler…et leur rendement est à son apogée. Nul n’est sensé ignorer cette évidence », assène-t-il. Mais, il va sans dire qu’il ne vient à l’esprit de personne de transgresser une loi ancestrale, transmise de génération en génération. Les rapports qu’entretiennent les paysans avec ce joyau du terroir sont si fortement scellés. Les rendements qui oscillent, bon an mal an, autour de 25 litres/quintal permettent d’engranger de substantielles quantités d’oléagineux. L’excédent, nous signale-t-on, est placé sur le marché ou troqué contre d’autres denrées de base.                                                                

N. Maouche.

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