Les parents comme les élèves sont convaincus que les cours supplémentaires sont une des clés de la réussite. Et c’est dans cette optique que beaucoup de ménages consentent d’énormes sommes dans l’inscription de leurs enfants à ces cours. A Tizi-Gheniff, les taux de réussite, ces dernières années, aux examens de 5ème, du BEM et du Bac, ont battu tous les records, atteignant dans certains cas les 100%. Le lien de cause à effet semble avoir été établi entre les cours supplémentaires et cette réussite. Les élèves qui poursuivent ces cours obtiendraient des mentions allant du ‘’bien’’ jusqu’au ‘’très bien’’. « Obtenir un Bac avec un dix de moyenne est un échec. Que va faire mon fils avec une telle moyenne ? Elle ne lui permet aucun choix », nous déclare ce parent d’élève que nous avons interrogé à ce sujet. Ces cours sont parfois pourtant donnés dans des endroits qui ne répondent pas aux normes, mais personne ne semble s’en soucier. L’essentiel c’est le résultat. Quant aux tarifs fixés pour ces cours, ils varient d’un enseignant à un autre, d’une matière à une autre et d’un palier à un autre. « Les cours de maths, de physique et de sciences naturelles sont les plus chers. Ils coûtent jusqu’à six mille dinars par mois et par élève de terminale et entre trois mille et quatre mille dinars pour un élève de 4°AM », nous a confié un enseignant qui pratique ces cours depuis près de six ans. Interrogé sur cet engouement général pour ces cours, il nous a répondu que lorsque les élèves sont dans un établissement scolaire, ils n’ont pas beaucoup de temps pour les séries d’exercices. « Des élèves me disent qu’en classe, on ne leur dispense que des cours parce que le professeur est pressé par la hiérarchie de finir les programmes. Le résultat en est que nos élèves ont de nombreuses lacunes en maths et en physique surtout », nous a ajouté le même professeur. C’est aussi l’avis des élèves : « Nos enseignants nous disent qu’il faut terminer les programmes. Et il faut attendre la fin de l’année pour faire des révisions et un peu d’application. La plupart du temps nous n’en avons pas le temps », nous a dit un élève de terminale, sciences de la nature et de la vie. Aujourd’hui, il s’agirait même de recourir à ces cours supplémentaires dans les établissements même. Néanmoins, l’idée ne peut être concrétisée, puisque la majorité des lycées pratiquent la double vacation, notamment cette année avec le doublement des divisions pédagogiques de 1°AS. Pour beaucoup de parents, dépenser autant d’argent n’est pas un souci, l’important à leurs yeux est que leur enfant décroche son diplôme avec une très bonne moyenne, surtout concernant le Bac. Il suffit de faire une virée dans les lieux où sont dispensés ces cours pour voir le nombre d’élèves inscrits. Certains professeurs affichent “complet” dès la deuxième semaine d’octobre.
Amar Ouramdane
