Car, il est certain que de tous les scrutins, le taux de participation en kabylie a été notoirement le plus faible. Et si pour ce rendez-vous du 24 novembre 2005, aucune cylindrée des formations politiques n’a appelé au boycot, exception faite du MDS, il n’en demeure pas moins que tous les acteurs politiques, voire la société civile, ne cessent de s’interroger sur la capacité des uns et des autres à pouvoir mobiliser cet électorat kabyle, traditionnellement réticent devant les urnes. Si l’on prend l’exemple de la circonscription de Maâtkas qui compte en son sein deux communes à savoir Souk El Tenine et Maâtkas dotées de quelque 50 000 habitants, et par ricochet d’un grand réservoir électoral, où seules trois formations politiques sont en lice en l’occurrence le FFS, le FLN et le RND, aucun de la classe politique locale n’est en mesure de tabler sur un éventuel taux de participation. Pour l’heure tout le monde ignore si les nombreux militants de l’UDR, auxquels la direction du parti a donné toute latitude de décision et de choix, aillent se présenter en masse aux bureaux de vote,ou encore si les autonomistes du MAK de Ferhat Mehenni ou les “pagsistes” du MDS feront la sourde oreille à leurs directions respectives pour aller voter en dernière minute surtout qu’ils se savent pertinemment concernés par la gestion des affaires locales. En tout état de cause, la veillée d’armes électorale est de mise chez tous les états-majors des formations impliquées dans ce scrutin partiel, qui rappelons-le constitue une première en Algérie. Actuellement, c’est le branle-bas de combat chez la totalité des candidats qui sont en train de faire des pieds et des mains pour ramener le maximum de monde ce 24 novembre devant les urnes. Il mérite de souligner que les inscriptions sur les listes électorales n’ont pas connu un grand engouement et ce durant les innombrables révisions annuelles ou exceptionnelles, et ce, depuis pratiquement 1997.Aujourd’hui, c’est le secret de polichinelle qu’une bonne partie des jeunes ne figure pas dans ces listes. Certains l’ont choisi délibérément tandis que d’autres n’ont pas fourni les formalités administratives nécessaires pour ce faire.Aussi, s’agissant du taux de participation qui sera observé le jour “J” il ne pourrait refléter en toute réalité, la vraie mobilisation. Rendez-vous est donc pris pour le 25 novembre où tous les regards ne seront pas seulement braqués sur la nouvelle reconfiguration politique qui sortira de cette région rebelle, mais surtout sur le taux de participation qui sera observé.
Idir Lounès