Par Chérif Amayas
Le paysage politique algérien est traversé par des discours et analyses exposés, le moins que l’on puisse dire, avec légèreté voire hérésie. Ainsi des partis politiques, tout en présentant des listes, ne se gênent pas de crier à la fraude avant la tenue du scrutin. Mais pourquoi participer à une élection que vous savez déjà truquée ? Ces mêmes formations politiques siègeront dans les institutions où elles auront obtenues des sièges. Les députés de l’APN, par exemple, tout en ayant dénoncé la fraude avant les législatives, tout en accusant l’Assemblée dans laquelle ils siègent d’être non représentative, continuent à toucher leurs salaires. Si l’APN est non représentative et qu’elle est le fruit de bourrage d’urnes, pourquoi ces valeureux députés ne démissionnent-ils pas ? C’est quoi cette logique ? Vous voulez nous rendre fous ? Une autre formation politique a annoncé qu’elle boycotte l’ENTV, « instrument de propagande du pouvoir », et ce pour la période de la campagne électorale. En réalité ce parti a peur d’être dénudé si l’unique couvrait ses meetings, et que la population s’aperçoive du degré insignifiant de sa mobilisation. Alors, comment peut-on s’écarteler de cette manière. Comme ça doit faire mal, le grand écart sans échauffements. Puisque c’est aussi facile de boycotter…l’ENTV, pourquoi serait-il difficile de boycotter…l’APN ? En intégrant leur logique, les choses paraissent simples : « L’ENTV est une télé du pouvoir, l’APN est le fruit de la fraude du pouvoir », donc il faudrait boycotter les deux. Eh bien, non ! Le boycott de l’unique et la dénonciation de l’APN ne sont, en réalité qu’un discours destiné à la consommation externe, et dans l’espoir d’entretenir l’image de partis opposés au pouvoir. La population n’étant plus dupe, ces mêmes partis ont éprouvé les pires difficultés à monter des listes pour les élections du 29 novembre prochain. Gageons qu’ils vont dénoncer ces mêmes élections le 30 novembre, quand ils auront les chiffres et les résultats.
Ainsi font-font… un petit tour, et puis s’en vont !
Ch. A.

