«Dites moi où se situe le blocage !»

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Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a tenu, avant-hier jeudi à la résidence Djnane El  Mithaq, une réunion avec les organisations patronales et la centrale syndicale, UGTA, pour débattre des moyens pratiques pour faire redémarrer l’activité économique nationale.

C’est ainsi que, fidèle à sa méthodologie de travail, le chef du gouvernement a, selon les partenaires sociaux présents en grand nombre, fait montre d’une capacité d’écoute extrêmement forte, d’une proximité dans l’analyse de la situation et d’une réelle volonté de rompre le cou à tous les facteurs de blocage.  « Dites moi où ça bloque ! », a-t-il demandé en s’adressant aux patrons d’entreprise, afin de les amener à entrevoir les modalités d’une relance économique nationale. Dans son intervention, Abdelmalek Sellal a tenu particulièrement à alléger les procédures, à essayer d’agir en direction de l’environnement économique pour le faciliter, à impliquer les banques, à prévoir un développement régional, décentralisé. Cette rencontre au sommet, qui a vu la participation de plusieurs ministres : Tebboune, Djoudi Louh, Rahmani et Benbada, est révélatrice de la volonté du gouvernement à aller au bout du programme du Président de la République en brisant les inhibitions bien établies. Par ailleurs, Sellal, pour qui échoit le rôle de faire redémarrer le tissu industriel, attend des PME/PMI qu’elles jouent un rôle majeur pour ranimer le secteur productif et relancer la croissance dans des proportions plus importantes que celles d’aujourd’hui. De leur côté les chefs d’entreprise ont, à tour de rôle, exposé les facteurs de blocage qui entravent le développement de notre économie et suggéré quelques pistes pour relancer  l’industrie. En définitive, et mus par le désir de relancer la machine, restée trop longtemps « grippée », une grande convergence a été constatée entre les points de vue défendus par le patronat et les positions développées et défendues par l’UGTA. Comme première décision, les trois  parties ont convenu de s’engager dans un pacte de croissance économique. Il a été convenu aussi de tenir des réunions périodiques (certains ont proposé de le faire semestriellement)  avec des rapports d’étapes, pour rectifier le tir éventuellement. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a proposé aux organisations patronales de relancer ensemble l’investissement productif et dynamiser l’entreprise. Et pour voir grand et assurer une relance certaine de la sphère économique, il a autorisé sur le champ, les entreprises publiques à intégrer le FCE, chose qui n’existait pas auparavant.A ce sujet, le Premier ministre a insisté sur le fait qu’il ne fait aucune différence entre l’entreprise privée et l’entreprise publique, pour qu’elles puissent toutes les deux jouer un rôle dans l’économie.  Il est à la charge du FCE de défendre l’entreprise, quel que soit son statut, et les détenteurs des capitaux, qu’ils soient publics ou privés. D’ailleurs, cette annonce a permis aux patrons des entreprises étatiques de se solidariser avec les patrons privés, car le seul objectif à atteindre est celui de voir la machine économique, pourvoyeuse de richesses et d’emploi, prendre un nouvel essor.

Par cette démarche, Sellal  écarte l’idée que les conduites politiques soient du seul ressort du gouvernement, car selon lui, elles doivent concerner tous les acteurs. Le pays est en face d’un grand défi, tant les changements nécessaires paraissent colossaux et nécessitent une action politique porteuse de solutions.

Ferhat Zafane

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