C’est dans une salle archicomble, où retentissaient les youyous et les applaudissements des habitants de Bab El Oued, qu’Amara Benyounès a prononcé son dernier discours de campagne.
Plus d’une heure trente, le secrétaire général du MPA a su, dans un langage clair et sans démagogie, porter au firmament les ambitions de son parti et créer une ambiance des grands jours parmi les présents. Amara Benyounès affichait une confiance absolue quant à l’issue de ce scrutin. Ce qui a, selon Amara Benyounès, dérangé certains. « Mais on ne va s’arrêter en si bon chemin », a ajouté l’orateur pour signifier que si cet état de fait les dérange, qu’ils continuent à être dérangés !». Toujours à propos de ceux que la nouvelle donne rend furieux, il assène : « Ce n’est pas le microcosme algérois qui décidera du sort du peuple algérien ». Il a rappelé l’importance de ces élections, notamment pour sa jeune formation politique qui, en l’espace de quelques mois, a acquis la 3ème place sur l’échiquier politique national en obtenant 7 sièges au niveau de la chambre basse du Parlement. Amara Benyounès a fait savoir que son parti est présent au niveau de 632 communes et est en lice pour 42 futures APW. Une façon bien diplomatique de signifier que son parti est bien parti pour créer la surprise à l’issue du scrutin du 29 novembre prochain, et que la participation du MPA à ces élections se veut comme une preuve supplémentaire que les résultats acquis lors des législatives de mai dernier n’ont nullement été le fait du hasard. Dans sa lancée, et face à une salle toute conquise, le responsable du MPA n’a pu s’empêcher de lancer des piques à l’adresse de certains directeurs de journaux, malintentionnés, qui ont, selon lui, excellé dans le boycott actif des meetings de son parti. « Nous passerons avec ou sans eux », a-t-il rétorqué. Aussi, à l’endroit d’un chef de parti, connu pour ses positions ambiguës et ses discours clairsemés et qui n’arrive toujours pas à avaler l’émergence du MPA, Amara Benyounès n’a pas jugé utile de s’étaler, laissant le soin aux experts des troubles du comportement d’en apprécier la gravité. Toujours à propos de ces élections locales, le leader du MPA a lancé un message à la jeunesse en âge de voter d’aller en masse voter le 29 novembre prochain. « Votez pour qui vous voulez, mais jamais pour les fils de harkis », leur a-t-il lancé du haut de la tribune. Sur les questions internationales, comme la Syrie, le Mali, la Palestine, Amara Benyounès a été catégorique : « Ce qui se passe à nos frontières est extrêmement dangereux », a-t-il fait savoir en précisant que la position du MPA s’aligne parfaitement avec celle du gouvernement algérien. Enfin, et pour mieux situer l’émergence du MPA sur la scène politique nationale, il semble être sur que son parti sera le leader du mouvement démocratique dans le pays. Une certitude confortée par le grand engouement que ses candidats ont engendré durant leurs sorties électorales dans la capitale, sensée être difficile, et dans le pays profond.
Ferhat Zafane

