L’hommage au colonel Si Mohand Oulhadj

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Dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire de l’indépendance et du 40e anniversaire de son décès, le bureau de Tizi-Ouzou de l’Organisation nationale des moudjahidines (ONM) a organisé hier, au musée des moudjahidine, une journée commémorative en hommage au dernier chef de la wilaya III historique, le colonel Si Mohand Oulhadj.

Cette journée s’est déroulée en présence de nombreux officiels venus de la wilaya de Tizi-Ouzou et des quatre coins du pays, notamment des wilayas de Bejaïa, Alger, Msila et Bordj Bou Arreridj, ainsi que d’anciens combattants de la guerre de libération nationale, dont des hommes qui étaient sous les ordres du colonel Si Mohand Oulhadj. M. Bouaouina, l’ancien adjoint du colonel dira : « j’ai travaillé avec Si Mohand Oulhadj durant deux années. C’était un grand homme. Tout le monde le respectait. En arrivant à Bejaïa à la tête d’une armée, j’avais 25 ans, les insurgés me voulaient et le colonel Si Mohand aussi, alors j’ai préféré m’accrocher à lui et poursuivre le combat à ses cotés ». Il ajoutera que « Si Mohand Oulhadj est mon père, c’était également le père de la wilaya III historique ». Avec beaucoup de fierté un autre intervenant ajoutera : « J’ai eu l’honneur de connaître ce grand monsieur. C’était une personne unique, il accordait peu d’intérêt à l’argent. La seule chose qui le faisait avancer était son amour pour son pays, qu’il voulait tant voir libre et indépendant ». Mohand Oulhadj, de son vrai nom Akli Mokrane, est né le 7 mars 1911 à Bouzeguène, douar Akfadou. Parti en France après l’obtention de son certificat d’études primaires en 1926, il rentre au bercail en 1936. Par la suite, il est parti à Sétif où il a activé comme militant dans la formation de Ferhat Abbas. En 1948, il s’est installé à Ighil Bouamas comme commerçant. Si Mohand Oulhadj, connu pour sa conduite irréprochable, a été par la suite, élu président de la Djemaâ de l’Akfadou. Au début de l’année 1955, il a été appelé par la voix de novembre. Krim Belkacem, Mohamedi Said, Si Abdellah Ibeskrien et d’autres ont trouvé en lui un homme en mesure d’organiser la région d’Azazga, Illoula Oumalou et Ath Yedjar. Ensuite, il a rejoint le maquis en compagnie de ses trois fils, muni d’une somme de sept millions de francs qui représentait toute sa fortune. Surnommé Amghar (le vieux sage), Si Mohand était connu par son engagement, sa personnalité sa moralité et sa bravoure, qui lui ont permis de passer facilement toutes les étapes de la hiérarchie. Il est passé de commissaire politique, en 1955, à sous-lieutenant et lieutenant, puis chef de région et capitaine chef de zone vers la fin de l’année 1956. En 1957, il a été promu commandant adjoint du colonel Amirouche jusqu’au 4 mars 1959, date à laquelle il a été désigné par le conseil de la wilaya III en tant qu’intérimaire du colonel Amirouche, qui devait partir en Tunisie. Le 31 octobre 1959, il a été nommé colonel, chef de la wilaya III, suite au télégramme de l’état major de l’Est. Il passera depuis, près de 4 ans de lutte acharnée, dans une wilaya considérée comme pilote par l’armée française. A l’indépendance, Si Mohand Oulhadj, déçu par le pouvoir central de l’époque, créa, avec ses pairs, le FFS. Suite à la réorganisation de l’ALN, il intégra l’ANP en qualité de chef de la 7e région militaire à Tizi-Ouzou. Suite à des problèmes de santé il s’est retiré dans son village natal avant d’être hospitalisé à l’hôpital militaire d’Alger et évacué ensuite à Paris où il décéda le 2 décembre 1972.

Samira Bouabdellah

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