Plus de deux mois après l’ouverture de l’année universitaire, la tension ne veut toujours pas baisser entre les enseignants de la Faculté des Sciences Economiques, Commerciales et de Gestion (SEGC) et les responsables de leur faculté auxquels ils reprochent, depuis le début de l’année, « d’avoir passer outre les prérogatives des enseignants en apportant des modifications dans le PV des délibérations des notes des deuxième année LMD, qu’ils ont initialement élaboré dans le strict respect de la loi en vigueur ». Les enseignants, visiblement profondément touchés dans leur ego par cette modification, se sont réunis pour la deuxième fois, le 20 du mois de novembre dernier, afin de demander le rétablissement du PV initial et « l’annulation pure et simple du PV de l’administration », lit-on sur le PV de cette réunion. Sur le même document, les enseignants écrivent : « Cette réunion est intervenue à l’issue d’un long rassemblement organisé par les enseignants au niveau de la faculté en signe de protestation contre ce glissement mortel pour la pédagogie, fait intentionnellement par des responsables de notre faculté pour que vive la démagogie ». Le motif de cette modification est, selon les enseignants, « de satisfaire la demande illégitime d’un groupuscule d’étudiants inconscients, décidés de remplacer la force de la loi par la loi de leur force ». Les enseignants protestataires accusent, par ailleurs, leur administration d’avoir cédé à la pression des étudiants et de s’être elle-même « amollie en reconsidérant la réglementation qui, dans ses décisions, est la seule chose qui la justifie, et qui a été forcée de procéder une autre fois à la modification du PV en revoyant à la baisse les conditions de passage pour repêcher encore une fois d’autres étudiants protestataires ! ». Constatant que d’autres facultés de l’université de Béjaïa connaissent des problèmes du même genre, les enseignants protestataires lancent un appel à leurs collègues des autres facultés afin de s’organiser en coordination pour régler définitivement et convenablement les problèmes, dans l’intérêt de la pédagogie et des étudiants, peut-on également lire sur le PV. Dans ce sillage, les enseignants tiennent à préciser à leurs responsables que leur mouvement, au-delà de la défense de leurs prérogatives et de leur dignité « vise surtout à préserver la réputation de l’université de Béjaïa ainsi que la valeur et la crédibilité des diplômes qui y sont délivrés ».
M.H. Khodja
