Dans le cadre de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Souad Benjaballah, a appelé hier à Alger, la société civile à intensifier ses efforts sur le terrain afin d’atteindre les objectifs tracés : « Il reste beaucoup de chose à faire sur le plan associatif dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes. Le mouvement associatif doit accompagner la stratégie mise en place par le gouvernement », a affirmé la ministre lors de l’ouverture de la journée d’étude sur la violence à l’égard des femmes, organisée à l’université d’Alger 3, en coordination avec les agences des Nations Unies en Algérie (PNUD, ONUFEMMES et FNUAP). L’organisation de cette journée, qui est placée sous le slogan « Tous unis pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », intervient à la veille de la célébration de la journée mondiale des droits de l’homme, « car on a voulu inscrire la problématique de la violence à l’encontre des femmes dans la problématique globale des Droits de l’Homme. L’Algérie s’est inscrite dans la stratégie lancée en 2008 par les Nations Unies, portant sur la diminution de ce phénomène en sept ans », a précisé la ministre. Elle ajoutera que cette rencontre est une occasion pour évaluer la situation actuelle et échanger les expériences entres les pays, notamment avec les experts marocains et espagnols qui ont pris part à cette journée. L’oratrice a estimé que ce phénomène touche toutes les catégories sociales, « aucune société n’est à l’abri. Ce sont les formes de la violence seulement qui diffèrent d’un pays à un autre », a-t-elle précisé. Concernant la lutte contre ce phénomène, la ministre de la Solidarité a insisté sur la nécessité d’unifier les efforts de tous les éléments de la société notamment, le mouvement associatif et les médias : « la lutte contre la violence faite aux femmes ne concernent pas seulement les autorités publiques, la société civile et la presse doivent jouer leur rôle, notamment, en matière de sensibilisation », a indiqué la même responsable. Dans le même sillage, elle mettra en exergue l’importance de changer l’image négative que porte la société sur la femme : « cela ne peut se faire qu’à travers les médias. Le programme scolaire doit aussi inculquer une image plus civilisée sur la femme », a suggéré Mme la ministre. Par ailleurs, la présidente du Bureau international du travail, Maria Christy, a estimé que 70% des femmes dans le monde subissent des violences physiques, morales et sexuelles. Evoquant le plan juridique, Mme Christy a salué les lois adoptées par le gouvernement algérien dans le cadre de la lutte contre ce fléau, notamment, la pénalisation de la violence sexuelle adoptée en 2004.
Samira Saidj

