Les éléments de la 1ère sûreté urbaine ont ouvert une enquête, suite à des renseignements faisant état de pratiques illicites au niveau de l’état civil de la mairie de Tizi-Ouzou.
Ces recherches se sont soldées par l’arrestation de quinze employés et deux complices de l’extérieur pour « usage abusif d’autorité falsification de documents administratifs et obtention sans cause de documents administratifs », a-t-on appris de sources concordantes. L’histoire aurait commencé lorsqu’un individu a été interpellé la semaine dernière, en possession d’un sac contenant des documents officiels d’état Civil, notamment des certificats de vie, de décès… non cachetés. En plus, plusieurs livrets de famille, pièces d’identité imprimés d’état civil vierges et un cachet rond de l’APC de Tizi-Ouzou avec une griffe portant le nom d’un employé du Service Social ont été également, trouvés chez cet individu. « En plus du mis en cause directement, il y’aurait d’autres personnes exerçant à la mairie, impliquées indirectement dans cette affaire », a précisé notre source, en ajoutant que, « ces personnes ont dû signer des documents à des collègues, en toute confiance, sans être au courant du contenu. Mais, hélas, ils doivent répondre devant la justice et prouver leur innocence ». Les investigations entreprises ont révélé que ce n’est pas la première fois que l’employé en question procède à ce genre de faits. En effet, cet employé aurait déjà établi un certificat de vie d’une personne handicapée, décédée en 2000, au profit du frère de la défunte afin de lui permettre de bénéficier de la pension de handicapé. Par ailleurs, quinze certificats de vie, ainsi que plusieurs talons de versement de sommes évaluées à plus de 450 000 00 DA ont été récupérés. Une procédure judiciaire a été instruite à l’encontre des mis en cause de cette affaire dont laquelle seraient impliqués pas moins de quinze employés. L’auteur principal est accusé « d’usage abusif d’autorité et falsification de documents administratifs. » Un autre mis en cause directement inculpé dans cette affaire est lui accusé « d’obtention sans cause de documents administratifs. » Un troisième est poursuivi pour « dissimulation de sceaux et documents administratifs officiels. » Les quatorze autres employés sont poursuivis pour leur part pour « délivrance, délibérée, de certificats citant des faits non établis matériellement. » Présenté devant le parquet de Tizi-Ouzou, avant-hier, l’auteur principal ainsi que son premier complice ont été placés en détention provisoire, tandis que le second et les quatorze autres employés ont été cités à comparaître à l’audience qui se déroulera le 17 du mois en cours. « On n’en est qu’au début. La liste est longue car d’autres têtes continuent de tomber », prévient notre source.
Samira Bouabdellah