Le droit de substitution en débat

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Le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) de Bouira a organisé avant-hier jeudi, à l’Université  Akli Mohand Oulhadj de Bouira, la 2ème journée pharmaceutique, sous le thème «le  rôle du pharmacien  dans le développement de la santé».  

Ainsi, plus de quarante participants, entre pharmaciens et représentants de laboratoires pharmaceutiques, ont pris part à cette journée d’études. En effet, et après une courte allocution du DSP de Bouira, M. Sidhoum Chaabane, qui a souligné  le rôle « prépondérant » des pharmaciens, mais aussi celui de leur syndicat, qu’il a qualifié de «  force de proposition », le micro a été cédé aux  autres intervenants.  Le premier d’entre eux, M. Zemmouchi, a exposé un bref état des lieux sur le sujet du droit de substitution accordé aux pharmaciens.  Concrètement, et selon le conférencier, les pharmaciens ont le droit de remplacer le médicament prescrit par le médecin, par un autre médicament issu du générique : « La loi permet aux pharmaciens d’intervenir sur les ordonnances prescrites par le médecin, dans certains cas et sous certaines conditions », a-t-il précisé. S’agissant des dites conditions, M. Zemmouchi a insisté sur le fait que  «  l’équivalence entre les médicaments (génériques et molécule mère, ndlr), doit être établi, mais aussi les compétences des pharmaciens doivent être démontrés, sinon le droit de substitution perdrait toute sa crédibilité », a-t- il indiqué. Poursuivant sur sa lancée, l’orateur a regretté le manque de relation et de communication entre les pharmaciens et les médecins, qualifiant  leurs relations de déplorables : «  il n’y a pas si longtemps, les médecins venaient voir les pharmaciens et leur demandaient si les médicaments étaient disponibles, afin qu’ils puissent les prescrire aux patients. De nos jours, c’est à peine qu’ils nous disent bonjour. Pis encore, ils prescrivent des ordonnances qui sont en parfaite contradiction avec les besoin du marché et la nécessité  d’orienter le malade vers des médicaments génériques », a-t-il constaté. Face à cette situation, jugée alarmante par le conférencier, ce dernier a émis une panoplie de solutions lesquelles seraient selon lui, à mêmes de nous faire sortir de la crise :   «  Tout d’abord, il est plus que nécessaire de répertorier les médicaments, selon leur bioéquivalence.  Car l’avenir des médicaments,  est selon tous les experts internationaux tourné vers le générique », avant d’exhorter l’Etat algérien à «  trancher définitivement et faire le choix du générique ». Toujours d’après M. Zemmouchi,  les médecins doivent prescrire les ordonnances en  dénomination commune internationale (DCI). Avant d’appeler les autorités à inscrire le droit de substitution du pharmacien dans le code pénal, en indiquant : « La loi doit nous protéger ! Car, il est vrai que les textes existent, mais au moment fatidique le juge doit se référer au code pénal et dans ce dernier, aucune référence n’est faite au sujet de la substitution ». Par la suite, le Dr Arrar, comme plusieurs autres intervenants, a exposé les dangers de certains médicaments sur les reins, en indiquant: « Les médicaments de la famille des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont particulièrement nocifs pour les reins. Ils agissent en inhibant la synthèse des prostaglandines à l’origine d’une vasoconstriction des vaisseaux rénaux et une diminution de la perfusion du rein pouvant conduire à une insuffisance rénale fonctionnelle. Parfois, ils provoquent une néphropathie tubulo-interstitielle d’origine immuno-allergique grave », avant de rappeler à ces collègues et aux médecins :       « il faut faire très attention à la prescription de certains médicaments », et d’appeler les patients à « ne pas prendre à la légère les risques inhérents, en effectuant un dépistage même en l’absence de tout symptôme, l’insuffisance rénale étant une affection silencieuse ». Par la suite, ce sont les Professeurs Imessaoudene et Chkouche qui ont présenté des exposés, portant sur les maladies génétiques explorées au niveau du CHU Mustapha Pacha pour le premier et sur les marqueurs tumoraux en pratique courante pour le second.            

Ramdane B.

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