Le mausolée Piton en danger

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Le mausolée dit «Piton» dans la commune d’Akbou, demeure un symbole pour toute la vallée de la Soummam, non seulement pour sa dimension historique lointaine, mais aussi pour son architecture romaine qui surplombe avec fierté le versant ouest de la ville.

Néanmoins, la carrière minière en pleine activité depuis des années, située juste à quelques pas de ce site, menace à «petit feu» ce monument de haute facture symbolique. Les acteurs locaux du mouvement associatif n’ont pas manqué de tirer, à maintes reprises, la sonnette d’alarme et de crier, haut et fort, pour le récupérer et le sauvegarder pour les futures générations. Le «Piton» d’Akbou est un monument funéraire appelé «le tombeau romain», datant vraisemblablement, du troisième siècle après J-C, selon les références bibliographiques de S. Gsell, J- P. Laporte et F. Kherbouche. Il surplombe le versant ouest dominant la ville d’Akbou et la route qui va de Bougie aux Beni Mansour. Il aurait été inauguré pour célébrer la mémoire d’un des gouverneurs de la ville romaine «Ausum», l’ancien nom d’Akbou. Peu de travaux de recherche sont menés jusque-là pour assembler toutes les pièces du puzzle et décrypter les mystères entourant ce monument archéologique. L’état de dégradation du site témoigne la négligence des pouvoir publics. Quant à sa réhabilitation et notamment sa restauration, une recherche a été menée en 1994 par un jeune universitaire, mais demeure insuffisante. «C’est tellement insuffisant, d’autant qu’on a fait une fiche technique détaillant l’historique du monument», explique, M. Loualia, vice président de l’ECA (Etoile Culturelle d’Akbou). Hormis la classification dudit monument comme «patrimoine national», aucune action de restauration n’est faite jusqu’à ce jour. «Entre 2000 et 2002, on a pris une initiative en rédigeant tout un dossier publié par la presse dans lequel on a expliqué intégralement l’importance historique et culturelle que revêt le tombeau. On a eu, par conséquent, des échos positifs et de bonnes intentions, notamment de la part de la direction de la culture de Béjaia. Néanmoins, le mausolée, à l’état actuel, est complètement abandonné à son sort», enchaîne-il. Pis encore, la gigantesque carrière minière menace graduellement de dévorer le monument. En effet, les travaux de la mine ne cessent de se rapprocher du site.  

À proximité du site, une carrière en activité ne cesse de détériorer son ossature par ses vibrations continuelles. Il ne reste que quelques mètres avant que le tombeau sera détruit et anéanti. L’ensemble des citoyens d’Akbou, acteurs associatifs, homme d’art et de lettre mettent en garde contre cet éventuel «massacre» de la culture et de l’histoire de la région. «Le site confirme, disent-ils, à travers ce monument la dévotion ancestrale qu’on puisse lier également au peuplement ancien de la vallée de la Soummam». Et enfin, le «mausolée Ausum», ou «Taqubbet n’Weqbu», mérite plus de considération des responsables locaux qui devraient œuvrer pour sa valorisation.                      

Menad Chalal 

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