Hazama est l’un des plus grands quartiers de la ville de Lakhdaria. Comptant près de 5.000 âmes et situé au nord de cette ville, juste après l’hôpital, et s’étend vers le nord jusqu’à la lisière de la forêt Lala Oum Saad, limité au nord-est par une montagne et au nord-ouest par un autre quartier, non loin de la cité 201 logements de la nouvelle ville de Lakhdaria. Les constructions, privées, sont en R+2 ou R+3. Une seule route dessert cette cité à forte densité humaine et sa chaussée est en nette dégradation. De l’hôpital jusqu’à l’entrée de la cité cette route est pleine de crevasses et de nids de poule. Dès que le visiteur aborde le quartier, il a l’impression de rentrer dans un village de campagne, si ce n’est ces luxueuses villas dont les travaux sont achevés pour certaines et en cours de réalisation pour d’autres. La route ressemble beaucoup plus à une piste agricole. En fait, cette dégradation a été causée par la réalisation des travaux d’assainissement lancés en 2009. La chaussée est boueuse et le bitume a complètement disparu. La circulation routière est ainsi entravée par toutes les crevasses et nids de poule et des fosses et regards qui dépassent, par endroits, les vingt centimètres de profondeur. Durant notre virée dans le quartier, nous avons approché un jeune de la trentaine qui essuyait ses chaussures pleines de boue. Celui-ci nous dira : « Je réside dans ce quartier. Vous voyez cette boue qui nous envahit… Les eaux de pluie coulent sur la chaussée et accumulent la boue faute d’aménagement et de réhabilitation de la route». A bord de notre véhicule, nous avons fait le tour de l’agglomération en empruntant toutes les ruelles, circulant à une vitesse très limitée à cause des crevasses et des nids de poule. En certains endroits, l’automobiliste doit s’arrêter pour redémarrer avec prudence. Aussi, nous avons rencontré des élèves qui rejoignaient leur établissement scolaire. L’un d’eux, âgé d’environ 14 ans, nous dira : « Lorsqu’il pleut, nous chaussons des bottes pour aller au collège. Une fois devant le portail, nous enfilons nos souliers». Le transport urbain demeure, également, l’une des préoccupations des citoyens, car il se fait rare pour ne pas dire inexistant, selon les déclarations des habitants que nous avons approchés. Les transporteurs évitent la cité vu l’état et la dégradation de la route. Un citoyen qui dépasse de peu la soixantaine, d’une démarche lente et fatiguée, appuyé sur sa canne, nous déclara : « Je reviens de l’hôpital, je viens de terminer ma première séance d’hémodialyse, faute de moyens de transport, je rentre chez moi à pied. Que voulez-vous que j’y fasse ? Nous vivons le calvaire. Les campagnards ont la vie plus facile que nous, citadins », conclura-t-il. En effet, à Lakhdaria, tous les citoyens se plaignent de l’état des routes qui desservent les cités résidentielles, en particulier les transporteurs qui évitent les quartiers à cause du piètre état de la chaussée. En définitive, les habitants de Hazama lancent un appel aux responsables afin qu’ils prennent en charge les travaux de réhabilitation de la chaussée pour pouvoir se déplacer aisément, surtout pendant l’hiver. De plus, les jeunes n’ont aucun moyen pour se distraire et nous n’avons remarqué aucune aire de jeu ou un terrain aménagé où les jeunes pourraient se défouler. Les responsables locaux doivent prendre en charge cette frange de la société afin de les préserver des fléaux sociaux qui les guettent.
A. B.