Des centaines de travailleurs ont marché jeudi

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L’appel à une journée de protestation, lancé jeudi dernier par l’union syndicale de wilaya, a eu un écho favorable auprès des travailleurs de plusieurs secteurs de la wilaya de Béjaïa. En effet, la Rue de la Liberté a vibré avant-hier, sous les pas de centaines de travailleurs, de plusieurs secteurs, qui ont marché à partir du rond-point de l’arrière port vers le siège de la wilaya, scandant des slogans de protestation contre la dégradation des conditions de travail dans la wilaya. Une action de rue à laquelle ont pris part des cadres syndicaux dont le secrétaire général de l’union de wilaya Aziz Hemlaoui, le Parti Socialiste des Travailleurs (PST), des travailleurs du secteur économique et de la fonction publique, des étudiants et un grand nombre d’anonymes qui ont voulu soutenir cette action. On a également noté la présence des travailleurs, licenciés dernièrement de l’entreprise privée Cevital, venus soutenir leurs 190 camarades contractuels de l’ERENAV qui risquent probablement de subir le même sort d’ici la fin de l’année. Les travailleurs de l’ETR ne pouvaient pas non plus manquer ce rendez-vous, eux qui sont depuis plus de 9 mois en grève, à cause d’un conflit qui les opposent à leur direction, à laquelle ils reprochent de vouloir brader l’entreprise. Les travailleurs de la DAS et de la DOU, deux administrations qui ont connu récemment des mouvements de grogne, ont, eux aussi, rallié le mouvement. A leur arrivée devant le siège de la wilaya, les marcheurs ont observé un sit-in et se sont succédé dans une prise de parole. Aziz Hemlaoui était le premier à intervenir pour, notamment, faire part à la foule des raisons qui ont conduit à cette action coordonnée, et qui sont autant de problèmes, auxquels se heurtent, les travailleurs de la wilaya de Béjaïa. A commencer par la délocalisation des entreprises, qui menace directement le tissu industriel local.  A ce sujet, l’orateur, a évoqué la cimenterie d’El Kseur SODISMAC, dont le projet de délocalisation a été avorté grâce à la pression exercée par les syndicats. D’après le syndicaliste, on y doublerait même le tonnage d’ici 2013. Mais si cette entreprise a pu échapper de justesse aux griffes de la fermeture, d’autres comme l’ETR ou l’ERENAV, sont depuis des mois en proie à des menaces de fermeture sérieuses, a-t-on constaté. D’ailleurs, la marche de jeudi dernier a été dominée par la présence des travailleurs de ces deux entreprises qui attendent énormément de leurs représentants syndicaux. Concernant ces deux entreprises nationales, Aziz Hemlaoui dira : « nous allons durcir notre action, si les autorités s’obstinent à tourner le dos aux revendications légitimes des travailleurs ».  Il informe, par ailleurs, que comme première démarche, la centrale syndicale est actuellement en cours de négociations avec les directions de ces entreprises.  Il convient de dire qu’une déception s’est faite ressentir chez les travailleurs contractuels de l’ERENAV, qui risquent, rappelons-le, un licenciement massif d’ici la fin de l’année, en voyant leur problème, ont-ils dit, « relégué au second plan puisque leurs représentants donnent la priorité pour le moment, aux six syndicalistes licenciés ».                          

M.H.Khodja    

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