«Pour un congrès de rassemblement»

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Hocine Aït Ahmed a décidé de ne pas se représenter à la présidence du FFS à l’occasion du  prochain congrès.

Je respecte cette décision et je tiens à saluer le parcours et l’engagement d’un homme politique d’exception au service avant tout de son pays et, précurseur, en qualité de fondateur et premier responsable du FFS, du combat pour la démocratie, des droits de l’homme et la justice sociale. Cette décision importante impose à tous les responsables, anciens ou nouveaux, aux militantes et aux militants d’ouvrer à la préservation du FFS et de son autonomie de décision. Pour ma part, je souhaite que cette annonce ne soit pas l’occasion d’exhumer des vieux différents, des vieilles rancunes prenant le risque d’offrir le spectacle tant redouté d’un parti qui se déchire après le départ de son leader charismatique. La sagesse et la raison commandent de se hisser au delà de son propre ego, de vaincre ses ressentiments et de ne pas céder aux vieux reflexes d’apparatchiks auto-satisfaits pour penser l’avenir de l’Algérie et le rôle essentiel que doit jouer le FFS, de par son histoire et son parcours, dans tout processus de sortie de crise. La responsabilité exige d’engager au plus vite une dynamique interne de rassemblement des énergies dispersées du parti. Il n’y a pas de recette miracle : seul le rassemblement et l’unité pour faire franchir au FFS, avec succès  la nouvelle épreuve qui s’impose à lui après la décision de Hocine Ait Ahmed. Une épreuve périlleuse qui verra se coaliser les forces hostiles au FFS, au sein du pouvoir et d’une « certaine opposition », pour tenter d’achever sa domestication ou de le faire imploser. La rencontre nationale des militants et cadres prévue le 5 Janvier 2013 devra être l’occasion de réaffirmer avec force notre attachement et notre fidélité aux idéaux et valeurs fondateurs  et notre refus ferme et résolu de la logique de confiscation du FFS. Je réitère une nouvelle fois mon appel au rassemblement le plus large de tous les responsables et militants, anciens ou nouveaux, qui sont demeurés attachés à la ligne politique et à sa stratégie du double refus, à la fois de l’Etat policier et de la République intégriste. J’appelle également les femmes et hommes de bonne volonté y compris au sein de l’actuelle direction, a faire preuve de maturité politique et opérer des révisions déchirantes en acceptant  l’ouverture d’un dialogue politique sans exclusive pour faire de 5ème  congrès, celui de du Rassemblement et l’unité retrouvée. Devant un Système déliquescent, qui s’auto-dérégule et sape dangereusement la cohésion nationale, exposant ainsi notre pays à toutes les formes de déstabilisation, notre devoir en tant que militants du FFS est d’agir pour créer les conditions de l’avènement d’une alternative démocratique face à la catastrophe nationale. Cette exigence historique et patriotique impose la convergence toutes les personnalités et forces politiques, syndicales, associatives, entrepreneuriales qui considèrent que le changement démocratique et pacifique devra se construire en dehors et contre le système despotique. Il est grand temps d’en finir avec les dénonciations stériles ou le radicalisme de façade  pour transformer le rejet du Système en un projet démocratique alternatif qui réhabilitera l’Etat et ses Institutions en mettant fin à la dérive autocratique actuelle. Une tâche difficile, mais pas insurmontable. Car si l’ « Histoire n’a pas de sens évident », pour paraphraser un grand écrivain algérien, il dépend du courage et la détermination des hommes et des femmes de vaincre la fatalité et la résignation pour infléchir le cours des événements et introduire plus qu’une une note dissonante à une partition que certains pensent avoir réglé d’avance pour 2014.

Samir Bouakouir, Cadre du FFS.

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