Le transport collectif urbain de voyageurs et le transport par taxis connaîssent depuis hier, date d’entrée en vigueur officielle, une augmentation des tarifs aussi sensible qu’inattendue.
Même si cet ajustement intervient dans le cadre de la prise en charge « objective et progressive », comme il est stipulé dans le communiqué transmis par le ministère des Transports, il ne manquera néanmoins pas de provoquer la désapprobation des citoyens qui font face quotidiennement à la cherté de la vie. Plus concrètement, il faut savoir que pour le transport collectif urbain de voyageurs dans un rayon de 30 km maximum, les tarifs du ramassage sont fixés par la tutelle comme suit : 20 DA (un rayon de 10 km), 30 DA (20 km) et 35 DA (30 km). Ainsi, force est de constater que « désormais, la tarification sera basée sur le kilométrage. Ce qui n’était pas le cas avant», explique Abdelkader Boucherit, président de la Fédération nationale du transport des voyageurs et des marchandises à ce propos. Mais ce n’est pas tout, puisque le transport par taxi connaît aussi une nouvelle tarification. A ce titre, il faut savoir que le ministère en distingue trois catégories. La première est celle des taxis individuels dont le tarif passe de 10,50 DA à 15 DA/km, celui de la prise en charge en course passe de 15 à 20 DA, celui du stationnement pour attente (15 mn) à 20 DA et le transport de bagages supérieur à 15 kg sera facturé à 10 DA. La deuxième catégorie est celle des taxis collectifs intercommunaux et inter wilayas qui devront appliquer les tarifs fixés à 3 DA/km au lieu de 2 DA/km. Ce qui signifie par exemple que le trajet Alger/Tizi-Ouzou par taxi coûtera 300 DA au lieu de 200 DA précédemment, soit une augmentation de 50 %. Enfin, la troisième catégorie est celle des taxis collectifs urbains dont les tarifs passent à 5 DA le kilomètre. Avant, le tarif concernant cette catégorie était fixé à 20 DA la place, abstraction faite de la distance, précise Hocine Aït Braham, président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxis. «On va faire des propositions concernant ce sujet lors de la prochaine réunion. Certains chauffeurs de taxi, comme ceux qui travaillent sur la ligne 1er Mai-El Madania (2 km), vont en pâtir et ne vont certainement se retrouver avec cette nouvelle tarification qui ne les arrange nullement». Il faut rappeler dans ce contexte que plusieurs grèves ont été organisées ces derniers temps par les transporteurs, réclamant l’augmentation des tarifs de transport. Certains parmi eux, au mépris des lois de la république, se sont permis d’augmenter les tarifs sans que la tutelle ne soit avisée. Il s’agit par exemple, des prix des bus reliant la ville de Tizi-Ouzou à Alger qui sont passés à 180 DA au lieu des 120 DA appliqués auparavant. Profitant de la situation d’agitation que vivait la région, les chauffeurs de taxi assurant la ligne vers la capitale ont procédé unilatéralement, à la hausse des tarifications. Normal quand on sait qu’en l’absence de tout contrôle, chacun applique les tarifs qu’il juge adéquats, au préjudice d’un citoyen plus que lésé.
Ferhat Zafane