Le P/APW de Tizi-Ouzou a, lors de sa visite hier à la clinique Sbihi, insisté sur la nécessité de réaliser une autre clinique de maternité à Tizi-Ouzou.
M. Hocine Haroun a effectué hier, sa première sortie sur le terrain en tant que nouveau président de l’assemblée populaire de wilaya de Tizi-Ouzou. Il l’a consacrée à une visite d’inspection au niveau de l’établissement hospitalier spécialisé Sbihi Tassadit éclaboussé par la mort la semaine dernière de trois patientes. Le responsable s’y est enquis de la situation après le choc qu’ont provoqué les décès des trois parturientes, enregistrés en moins d’une semaine, plus exactement les 26, 27 et 30 décembre dernier. Une affaire qui relance le débat sur la situation qui prévaut au sein de cette clinique. En effet, la clinique Sbihi fait depuis un certain temps couler beaucoup d’encre. Et pour cause, l’EHS est arrivé à saturation, et la surcharge a fait que, deux, parfois trois, parturientes se partagent le même lit. La clinique n’a en effet qu’une capacité de 72 lits. Une occasion pour M. Haroun de relever l’urgence pour la wilaya de Tizi-Ouzou de posséder une autre clinique qui viendra réduire la pression sur cet établissement. La réalisation d’une clinique mère enfant, dont le projet a été inscrit au niveau de Oued Fali, est en effet à relancer. Le président de l’assemblée populaire de wilaya annoncera : « une commission qui sera présidée par le Dr. Msela, sera bientôt mise sur pied afin de s’intéresser de plus près à la clinique Sebihi Tassadit ». C’est aussi, a-t-il ajouté une façon d’être proche et à l’écoute du personnel et de régler les problèmes dont souffre cet établissement. Pour M. Haroun, il s’agira dans un premier temps de régler le problème « du manque d’espace et du manque de spécialistes ». M. Haroun, qui a été invité à visiter la clinique, signalera à la presse présente : « On peut aisément constater, de visu, la surcharge au niveau de cet établissement qui atteint parfois 15 à 20 fois sa capacité initiale d’accueil ». Le P/APW, qui était pour l’occasion accompagné d’une délégation, avouera avoir pris conscience de l’affaire dramatique des trois décès « à travers les journaux », mais il ne fera pas de déclaration sur cette affaire si ce n’est pour dire : « il faut faire en sorte que cela ne se reproduise plus ». Il ajoutera : « cette série de décès fait mal, et il est légitime qu’elle choque et qu’elle fasse qu’on s’y intéresse ». Les responsables au sein de cet établissement sanitaire, à leur tête le directeur M. Kitous Rabah, expliqueront les trois drames par la loi des séries, en mettant en avant le fait que le risque de décès est constamment présent lors d’un accouchement. Le responsable signalera par ailleurs qu’il s’agissait là des trois seuls décès enregistrés lors de l’année 2012 au sein de l’établissement. Le P/APW sera interpellé par les responsables de cette clinique ainsi que par certains médecins et spécialistes ayant pris part à la rencontre. Ils lui demanderont notamment de régler en urgence le problème du manque de gynécologues. En effet, l’EHS Sbihi, qui a enregistré pas moins de 10 400 naissances lors de l’année écoulée, dont 3 600 par césarienne, ne dispose que de 6 gynécologues. « La solution d’urgence est donc de renforcer l’équipe en mettant à sa disposition les moyens d’une bonne prise en charge », dira quant à lui M. Triki, le directeur adjoint. Ce dernier soutiendra que dans le cas contraire, une seule autre alternative s’offre au personnel : « celle de faire que ce que l’on peut ! ». Plusieurs solutions ont été proposées lors de la réunion avec les responsables locaux. Il s’agit notamment de la possibilité de récupérer certains espaces au niveau cette clinique, comme transformer les logements de fonction en services. Les médecins ont également invoqué la nécessité de relancer l’activité du service gynéco obstétrique au niveau du CHU de Tizi-Ouzou. Un service de 100 lits qui existait auparavant « et que nous tenterons de remettre en activité », assurera le P/APW.
Ch.T.

