Les citoyens se prennent en charge

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La crise qui secoue la commune de Barbacha, suite à la fermeture des sièges de l’APC et de la daïra depuis presque un mois, n’est pas sans conséquences sur le quotidien des citoyens qui vivent aujourd’hui une situation délicate.

Plusieurs problèmes résultant de ce blocage commencent à surgir du fait que les services de l’APC sont pratiquement fermés, hormis celui de l’état civil, qui lui aussi souffre de rupture de stock en imprimés les plus demandés, notamment les extraits de naissance. Il y a aussi l’épineux problème de l’utilisation des véhicules de la commune hypothéquée par l’expiration de leurs assurances automobiles le 31 décembre dernier, ce qui pourrait toucher surtout le ramassage scolaire, étant en pleine reprise des classes après les vacances d’hiver, ainsi que l’opération de collecte des ordures ménagères. Pour ce dernier cas, l’on constate, d’ores et déjà l’apparition d’immondices dans plusieurs rues de la commune, comme au chef- lieu, mais surtout l’entassement d’ordures au niveau des structures de santé et des écoles. Et en raison de l’absence d’une assemblée populaire communale, pour le problème que nous connaissons tous, des citoyens se sont organisés en comités de villages pour, d’abord, assurer la vigilance autour des édifices de l’APC et de la daïra et aussi s’occuper, dans la mesure du possible, de leur quotidien durant ces moments difficiles, sachant que seule la solidarité des citoyens paye dans ces moments difficiles. Pour cela, des rencontres quotidiennes se tiennent, en soirée, au niveau de la salle des fêtes de la municipalité transformée pour la circonstance en une tribune citoyenne, durant lesquelles l’on débat des problèmes recensés dans l’objectif d’y remédier. Et c’est à cet effet que des mesures, tout de même draconiennes, ont été retenues afin d’assurer, un tant soit peu, la continuité des tâches de la commune, et par conséquent, alléger les souffrances des habitants de la municipalité. Parmi les recommandations préconisées par cette coordination des comités de villages, appelée communément assemblée générale ouverte des citoyens de Barbacha, il a été préconisé que des transporteurs privés de la commune soient solliciter pour assurer le transport des élèves des localités lointaines. Pour le ramassage d’ordures, problème que tout le monde redoute dans cette localité deux tracteurs de particuliers, selon un délégué de village, vont sillonner les quartiers du chef-lieu, avec une équipe de volontaires qui se chargera de l’enlèvement des ordures entassées au niveau de la placette du marché de la polyclinique et des établissements scolaires et publics.  Dans les villages, chaque comité de village aura pour mission de nettoyer sa bourgade, et l’opération a déjà commencé pour les localités de Ouandadja et Amarat.  Le comité citoyen, avisé de la panne d’une pompe de refoulement du réseau AEP, avait délégué une équipe de jeunes volontaires qui s’est déplacée, lundi, sur les lieux de la fuite et qui a procédé à sa réparation, au moment où l’alimentation en eau potable est toujours assurée.  Pour ce qui est du manque en imprimés au niveau des services de l’état civil, les délégués des villages se sont contentés de photocopies de ces pièces, et l’on apprend de quelques délégués que ces imprimés sont disponibles en quantité suffisante pour au moins 20 jours. Néanmoins, bien que les citoyens, conscients de la situation et faisant valoir leur altruisme et une solidarité sans faille, ont pris ces louables initiatives, le statu quo commence à se faire sentir, surtout pour les citoyens en besoin de documents délivrés par les services de la daïra, notamment les cartes nationales d’identité les permis de conduire, les passeports et les cartes grises, bloqués depuis la fermeture du siège de cette structure, alors que son premier responsable, un commis de l’Etat, est devenu « persona non grata ». À cet effet, les comités des villages demandent à ce que l’on désigne un intérimaire pour gérer les affaires courantes. Une délégation citoyenne s’est même déplacée à cet effet chez le wali, mais en vain.  En somme, la commune de Barbacha vit des moments difficiles et l’on peut imaginer le pire si les conditions climatiques deviennent plus austères avec des tempêtes de neige comme celle de l’année dernière. La mobilisation de ces citoyens volontaires qui s’occupent de certaines tâches de la collectivité est traduit une bonne image de solidarité de la population, mais cela a ses limites. C’est pour cela que l’on s’accorde à dire, à Barbacha, que les pouvoirs publics doivent se pencher sur le cas de cette commune et écouter les cris de détresse de sa population et trouver une solution définitive afin d’éviter le pourrissement qui n’arrange personne.

Nadir Touati 

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