Les agrumes hors de prix !

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Sur les différents marchés de fruits et légumes du chef-lieu de wilaya, les prix pratiqués, ces derniers jours, sont jugés prohibitifs, notamment ceux de l’orange, de la mandarine ou de la clémentine qui continuent de narguer les petites bourses. 

Un fait incompréhensible au vu de la production de ces agrumes dans les immenses vergers de la région de Kadiria qui en a fait, jadis, sa fierté. En effet, habituellement à pareille saison, les oranges, même les plus belles, se marchandaient autour de 80 dinars le kilo, tandis que les mandarines et autres clémentines n’excédaient pas les 60 dinars. Mais cette année, impossible de retrouver des prix abordables. Des oranges, maculées de terre et de forme biscornues à force de traîner dans des cagettes, affichent des prix variant entre 110 et 130 dinars le kilo. Idem pour les mandarines, dont le prix oscille entre 90 et 120 dinars. Même la pamplemousse est de la partie du haut de ses 80 dinars le kg. Pourtant, dans une rue commerçante, nous avons vu des oranges d’importation, en provenance d’Espagne comme l’affirme le ticket  « Espana » collé sur ces agrumes, dont le pris étaient moins élevé que celles locales et, surtout, beaucoup plus agréables à regarder. Auprès des marchands rencontrés sur les marchés de la ville, on impute cette hausse de la mercuriale aux producteurs d’agrumes qui ont, d’un commun accord, imposé leurs prix. « Auparavant, nous allions dans les vergers de Kadiria pour trouver des produits de qualité et négocier les prix avec les propriétaires de vergers, mais cette année, les prix sont les mêmes chez tous les producteurs d’agrumes de la région. Devant cet état de fait nous n’avons d’autres choix que de ramener quelques cagettes, juste pour satisfaire notre clientèle », nous dira un marchand de fruits dont les étals débordent de fruits ….exotiques d’importation. Des fruits exotiques qui sont relativement moins chers que les fruits aux couleurs locales. Pour preuve, la banane est cédée entre 80 et 100 dinars, tandis que l’ananas est accessible à 200 dinars la pièce. Entre les fruits de la passion et ceux de la raison, les citoyens au pouvoir d’achat de plus en plus érodé se contenteront de faire plaisir à leurs progénitures en leur offrant des fruits qui ne sont plus défendus.  

Les légumes de saison aussi !

Les légumes, aussi, semblent s’être mis de la partie pour défier les pères de familles aux revenus modestes. À commencer par la pomme de terre, produits provenant essentiellement des plaines d’El Esnam et d’Aïn Bessam. Les tubercules sont soigneusement vendus dans des mottes de terre, au prix variant entre 45 et 50 DA. L’oignon, aliment incontournable de la marmite, frise les sommets de l’impensable du haut de ses 90DA le kilo, pour l’oignon sec, et 50 DA la botte contenant 04 à 05 oignons vert. Les tomates, elles, se maintiennent à 60 DA le kg et sont nettement plus accessibles que le piment, qui se situe à 140DA, et le poivron cédé à 120DA. Même les légumes dits de saison se sont mises de la partie au vu de la hausse enregistrée ces derniers jours. C’est le cas des choux-fleurs (90 DA/kg), du chou vert (60 DA/kg), du fenouil (50DA/kg). Les blettes, réputées pourtant pousser comme de la mauvaise herbe se négocie aux alentours de 40 DA la botte. Cela dit, et comme il est aisé de le constater dans la benne à ordure à l’entrée du marché les produits ne s’écoulent pas aussi bien qu’auparavant, et nombreux les commerçants de ce marché qui s’approvisionnent au jour le jour, c’est-à-dire une fois l’ensemble de leur marchandise écoulée. Les seuls qui semblent tirer leur épingle du jeu de la folie de cette mercuriale sont les revendeurs d’herbes aromatiques qui proposent les bouquets garnis à 15 DA. À ce prix là c’est bien la seule odeur qui émanera des marmites, en ces temps où les températures sont assez fraîches, contrairement à la mercuriale ambiante.

Hafidh B.

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