Le mouvement de grogne, qui secoue le secteur d’Algérie-poste, a fini par atteindre la wilaya de Bouira, où pour la première fois depuis le déclanchement de cette grève, il y a une dizaine de jours, les employés de la poste de Farachati, la seconde en terme de fréquentation au niveau du chef-lieu de la wilaya, ont débrayé hier matin. En effet, ces grévistes, les seuls à travers le chef-lieu de la wilaya, ont cessé leurs activités vers les coups de 9h du matin. Mais, le plus surprenant dans ce mouvement est que ces employés donnaient l’impression de faire grève sans réelles motivations. Ainsi, interrogés sur leurs revendications, ces employés ont fait preuve d’un silence assourdissant. « Désolé on n’a rien à déclarer ! », nous a lancé un employé. Devant notre insistance, l’un des employés, visiblement trop las de se lever de son siège, nous a fait savoir qu’ils n’avaient rien à dire et que leurs revendications sont connues de tous. Curieuse façon, s’il en est, de revendiquer ! Pis encore, au niveau de ce bureau de poste, aucun syndicaliste, ni même un représentant d’une quelconque organisation ne se trouvait sur place. Bref, une grève en comité restreint ! D’ailleurs, les quelques usagers de ce bureau de poste n’ont pas hésité à se «gausser» de ces grévistes de la dernière heure. « Viens, on monte à la poste centrale. Ici, ils viennent de se réveiller », dira une jeune fille à son amie. Notons que ce sursaut de grève intervient alors que, le matin même, les employés de la poste venaient de percevoir une prime de 30 000 DA, de la part de leur direction, suite à la grève enclenchée par leurs collègues d’autres wilayas depuis le 31 décembre dernier. Au chef-lieu de M’Chedallah, la poste du centre-ville était, hier matin, aussi désertée par les postiers grévistes de la dernière heure.
Ramdane. B.