Appel à l’union des démocrates

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«Le MPA n’est pas une machine à laver pour les opportunistes et les escrocs», a clamé Amara Benyounès à l’assistance.

Dans son discours d’ouverture au Conseil National du MPA, qui a pris fin hier à Tipasa, Amara Benyounès s’est longuement attardé sur la situation économique et sociale du pays, dont les feux, selon lui, commencent à virer au vert, sur la révision de la constitution qui revêt une importance capitale et, enfin, sur les événements politiques qui ont marqué les derniers mois de l’année écoulée, notamment la visite du président français, Francois Hollande, qui constitue un véritable tournant dans les relations entre les deux pays. Le secrétaire général du MPA a, d’emblée, fait une rétrospective des activités de son parti, classé troisième force politique du pays moins d’une année après sa constitution, notamment à l’issue du scrutin des locales du 29 novembre, à l’issue duquel la moisson a été très appréciable en matière de sièges acquis. À ce propos, Amara Benyounès a indiqué devant une salle comble, qu’« en termes de résultats, le MPA a obtenu plus d’un demi-million de voix et 1597 élus, dont 1493 aux APC et 104 aux APW. Nous avons obtenu la majorité absolue dans 12 communes et la majorité relative dans 47. Nous avons en charge la gestion de 91 communes, dont celle symbolique d’Alger-centre, avec une représentation au Conseil de la Nation assurée par un élu de la wilaya de Relizane. Si ces résultats représentent un succès pour un parti aussi jeune et « non encore structuré », il est, néanmoins des voix qui veulent semer le doute sur le mérite des militants du MPA. « Seuls certains analystes qui s’autoproclament politologues, issus du microcosme algérois, persistent à faire croire que le succès du parti obéirait à d’autres considérations », a indiqué le SG du MPA, qui a précisé que « cette performance, pourtant reconnue par la majorité des citoyens et les médias, est le fruit d’une conception responsable et novatrice de la pratique politique, d’un programme et d’un discours réalistes, courageux, lucides et clairement assumés, attendus et espérés par la société».  Concernant la prochaine révision de la Constitution, Amara Benyounès a été on ne peut plus clair, en affirmant que son parti a déjà formulé des propositions qui se résument en quatre points que sont « la préservation et le renforcement du caractère démocratique et républicain de l’Etat, notre préférence pour le système semi-présidentiel, tel qu’il existe actuellement, avec des prérogatives identifiées pour le gouvernement et davantage de pouvoir de contrôle pour le Parlement. Le maintien du Conseil de la Nation, avec la pérennité qui est un impératif stratégique et, enfin, la consécration de toutes les libertés, individuelles et collectives ». Par ailleurs, Benyounés voit en cette échéance constitutionnelle, un bras de fer musclé entre les démocrates et les conservateurs. C’est pour cette raison qu’il appelle de toutes ses forces à un rassemblement de tous les démocrates et républicains pour constituer une force capable d’annihiler toute tentative de freiner l’essor du pays. Aussi, aujourd’hui que le MPA est un parti qui attise les convoitises, il est, selon le secrétaire général, incontestablement recommandé de faire le tri et de refuser les opportunistes de tous bords. «Le MPA n’est pas une machine à laver pour les opportunistes et les escrocs», a clamé Amara Benyounès à l’assistance. Selon lui, le MPA doit percer davantage. «Notre objectif est d’arriver à 2014 avec un parti fort. À cet effet, nous devons fournir des efforts sur le terrain pour élargir notre base. C’est pour cela que nos responsables au niveau des wilayas doivent faire attention et ne pas accepter n’importe qui. Mais, il ne faut pas non plus fermer nos portes et se contenter de cette troisième place. Notre but est de devenir la deuxième ou la première force politique du pays», dira-t-il, et d’annoncer l’organisation d’un Congrès extraordinaire du parti à la fin du mois de juin prochain. Pour ce qui est de la place de l’Algérie dans le concert des nations, Amara Benyounès estime qu’«au-delà de la visite de François Hollande, que ce soit dans le cadre de la coopération ou dans celui du règlement des conflits régionaux, l’Algérie a reçu de nombreuses personnalités de très haut rang, confirmant, ainsi, son attractivité retrouvée, et la capitale est devenue un carrefour incontournable ».

 Ferhat Zafane

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