FFS, la saignée continue

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Trente militants des sections d’Agouni Gueghrane et d’Ait Bouaddou du Front des Forces Socialités (FFS) viennent de signer une démission collective de leur parti. La saignée continue au sein du FFS, qui ne cesse d’enregistrer des défections, l’une derrière l’autre. C’est dire que sa participation « tactique » aux législatives de 2010 lui a été fatale. Après le départ de plusieurs cadres du parti, tel Bouhadef, Zenati et Bouakouir, lesquels ont lancé dernièrement leur propre mouvement, ainsi que d’autres retraits enregistrés ça et là en Kabylie et ailleurs, la liste s’allonge encore avec la démission, cette fois, de pas moins d’une trentaine de militants des deux sections d’Ait Bouaddou et d’Agouni Gueghrane. Ces derniers ont fait part de leur décision à travers une déclaration de démission rendue public hier. Une décision que les désormais ex militant du FFS expliquent par le fait que le FFS a été dévié de sa mission. Selon eux, la revendication de la deuxième République, accompagnée de la mise en place d’une assemblée nationale constituante « sont simplement abandonnés ». Il s’agit, en fait, des mêmes arguments avancés ceux qui les ont précédés en démissionnant du FFS. Pour cette trentaine de militants démissionnaires, « la décision prise par la direction de participer à la joute électorale du 10 mai 2012, marquée par une corruption électorale à grande échelle, marque inéluctablement le début d’une ère promotionnelle et transitoire de quelques individus ». Par ailleurs, les trente signataires de cette démission collective (17 de la section d’Agouni Gueghrane et 13 de celle d’Ait Bouaddou) ont tracé un tableau noir de la situation qui prévaut au sein du parti d’Ait Ahmed. Une situation qu’ils qualifient, d’ailleurs, de « burlesque et abracadabrantesque ». Pour eux, la déviation du parti est « irrévocablement consommée ». Plus grave encore, les trente militants accusent l’actuelle direction du parti, qui prend véritablement l’eau de toutes parts, d’avoir conclu un deal avec le pouvoir. Ils évoquent d’ailleurs des « indus sièges » que la dite direction n’a pas hésité à applaudir « sourire aux lèvres ». Pour eux, « jamais le FS n’a été aussi bas et aussi nul dans son discours et dans son comportement dans son fonctionnement », et de poursuive en s’adressant à la direction du parti : « Nous avons honte de vos pratiques maffieuses et de votre compromission avec le pouvoir, pour ne récolter que des miettes ! Nous avons honte de vous et de vos incompétences qui vous rendent ridicules et font rire les plus aguerris de vos adversaires ». Plus grave encore, les signataires de la déclaration, tout en parlant d’absence criarde de discours politique «  à la hauteur des attentes des militants et des citoyens », qualifient l’actuel premier secrétaire national du parti d’«incompétent », réduit à n’être qu’une « marionnette sans rôle et sans mission ». Les signataires de la déclaration estiment qu’« aujourd’hui, les masques sont tombés ». Tout comme les anciens cadres et militants, qui ont tenu une réunion la semaine dernière à Tizi-Ouzou, menés par les Bouhadef, Zenati et Bouakouir, les démissionnaires de la section d’Ait Bouddou et d’Agouni Gueghrane mettent, eux aussi, en exergue le cabinet noir et son rôle au sein du FFS.    

 M. O. B.

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