Le projet de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest est dans l’impasse. En effet, en plus du retard déjà accusé, cela fait une semaine que le projet est à l’arrêt. Ainsi, plus de 800 travailleurs, dont les contrats viennent d’expirer, sont dans la tourmente. Il est vrai que la liste des employés qui seront mis au chômage technique n’est pas encore affichée par la direction du groupe ONE (Ozgun, Nurol, Engeoa), mais les concernés ne veulent rien signer tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites.
«Hier matin, nous étions environ 200 travailleurs, au niveau de la base de vie de Draâ El-Mizan. Les autres ne se sont pas présentés, car une affiche signée par les responsables était placardée sur le portail d’entrée sur laquelle, il était mentionné que tout est à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre», a confié un conducteur d’engins. D’ailleurs, tous les chantiers sont à l’arrêt. Et de poursuivre : «La direction du groupe a promis de nous régler les quatre mois d’arriérés de salaires, le 20 mars prochain. Mais cela reste insuffisant. Nous exigeons aussi d’autres droits. Parmi eux figure le paiement d’un mois de salaire pour chaque année travaillée, au sein du groupe. D’ailleurs, c’est ce que nous avons signé l’année dernière, lorsque nous avions observé un mois de grève.»
Pratiquement, tous les travailleurs que nous avons rencontrés campaient sur cette position. Cependant, il faut dire que les ouvriers redoutent l’avenir qu’ils jugent incertain et sont dans le désarroi. «Imaginez 800 travailleurs licenciés à un peu plus d’un mois de Ramadhan. C’est la désolation ! Déjà, avec nos salaires, nous ne faisions que subsister. Que dire lorsqu’on perd son emploi ?» ont-ils indiqué. C’est dire que le projet va enregistrer un autre retard, a-t-on fait remarquer. Il est à noter que cet axe autoroutier de 48 km, entre Tizi Ouzou et Bouira, accuse déjà un énorme retard par rapport aux clauses du contrat de réalisation. Sa livraison a donc été reportée à plusieurs reprises. Fixés initialement à 36 mois, les délais n’ont pas été respectés. Pour les responsables du groupe, c’est le problème de financement qui en est la cause.
D’ailleurs, selon des sources proches du groupe ONE, de nombreuses situations financières et des avenants n’ont pas été réglés à temps, si bien que le groupe ne peut plus répondre aux charges de la masse salariale. Outre cela, le problème des oppositions a aussi eu un impact négatif sur l’avancement du projet. Vu la situation, les travailleurs interpellent le ministre des Travaux publics et le wali pour intervenir et régler surtout le problème du licenciement des deux tiers du personnel. Aussi, ils se demandent comment un projet d’une telle envergure et d’une telle importance pour la wilaya pourrait être mené à terme avec seulement 200 travailleurs, alors qu’avec le nombre actuel, il est déjà à la traine ?
Amar Ouramdane