L’officialisation de Yennayer fait son chemin

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Le HCA a jeté son dévolu, cette année, sur la ville de Timimoun au sud-ouest d’Adrar, pour fêter le nouvel an berbère,Yennayer 2963.

Un programme aussi  riche que varié de festivités culturelles inhérentes été exécuté. Le coup d’envoi a été en effet, donné  jeudi, par une allocution du secrétaire général du HCA, Youcef Merahi et son  directeur de la promotion culturelle, Si El Hachemi Assad. Une table ronde a été par la suite initiée pour parler sur le prochain projet de l’élaboration d’un lexique de la langue Zénète, qui est aujourd’hui menacée par la disparition, comme l’a souligné Mohamed Salem Benzaid. « La langue de Zénète a plusieurs points communs avec tamazight. On trouve beaucoup de mots presque identiques, qui ont la même racine, c’est pour cela que nous voulons introduire « thaznatith » dans l’enseignement de tamazight pour que nos enfants puissent l’apprendre et la transmettre aux futures générations. J’ai un grand espoir pour réhabiliter cette langue», a-t-il déclaré. 

La langue zénète au menu

Saïd Chemakh, qui est un enseignant au département de tamazight à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, a lui  expliqué qu’ « un dictionnaire mono langue est fort nécessaire, après il faut rassembler les mots des différents textes et dénicher les mots qui vont nous servir à l’avenir pour élaborer un lexique propre à la langue Zénète ». Des intervenants ont aussi, demandé aux responsables du HCA pour plancher sur un travail afin de préserver l’Ahellil, qui est un genre poétique et musical de la région. En soirée, les participants, ont été conviés à un somptueux dîner à l’hôtel « Djannane Malek », un diner ponctué  par une belle animation artistique animée par une troupe folklorique locale, qui a réjouie les présents qui ont découvert ce style musical propre à la région de Timimoun. Vendredi, les invités ont été invités à une séance de dégustation, suivi par un concours culinaire assuré par des associations culturelles locales. Une autre table ronde consacrée celle là à la consécration de Yennayer. Chaque intervenant des différentes régions du pays a expliqué la manière dont est célébré Yennayer dans sa propre région, tout en regrettant  la disparition de certaines traditions liées à Yennayer dans les foyers kabyles de nos jours, comme par exemple la galette de Yennayer, qui est faite à base de plantes médicinales, qui est un véritable vaccin naturel anti grippe, a souligné Mme Billek. M Badi Dida, qui est chercheur au niveau du centre national de recherche en anthropologie, préhistoire et histoire d’Alger, a insisté sur l’obligation de l’officialisation de la fête du nouvel an berbère et l’inscrire dans le calendrier officiel des fêtes nationales  en Algérie, car la plupart des fêtes célébrées par le peuple algérien sont institutionnalisées, alors pourquoi pas Yennayer, qui est pourtant fêté depuis de longues années à travers les quatre coins du Maghreb. Dans la soirée, un dîner de Yennayer a été offert au camping roses de sables, en présence du guide et informateur de Mouloud Mammeri, M. Moulay Seddik Hassan, qui reconnait le grand travail effectué par Da Mouloud pour leur culture, tout en regrettant le faite de n’avoir pas suivi le chemin qu’il a tracé. « Mouloud Mammeri était venu en 1970, ici, à Gourara et a trouvé une vieille dame qui parlait très bien la langue Zénète et lui a promis de revenir pour recueillir ses témoignages, mais malheureusement, quand il l’avait fait, il a trouvé la vieille déjà morte. Cette langue a disparu avec la mort des vieux de la région, qui l’ont emporté avec eux », expliquera Djoher Amhis. Pour sa part, Hamid Bilek, qui est le sous-directeur du HCA estime que « grâce au travaux précieux de Mouloud Mammeri et Hamid Bellil, l’Ahellil est aujourd’hui inscrit comme patrimoine immatériel  international par l’Unesco. Le HCA travaille justement pour la promotion  de ce genre musical et poétique de la région de Timimoun. Pour le dernier jour des festivités, les responsables ont prévu une séance spéciale « contes pour enfants » animée par l’écrivaine Djoher Amhis, Aldjia Arhab, Flora Mouhab , ainsi que Djazia Aït Kaki et la modératrice Ghenima Kemkem.                              

  K. K.

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