Si au lendemain de l’assassinat du chantre amazigh, qui avait, rappelons-le, soulevé une énorme colère et de grandes manifestations partout en Kabylie, des stèles ont été érigées, ici et là dans de nombreuses localités, il est malheureux de voir, aujourd’hui, que certaines d’entre elles sont à l’abandon. Qui est derrière cette situation? Pourquoi tout ce silence? À quelques jours de la célébration du 57e anniversaire de sa naissance, les consciences sont interpellées pour veiller sur cette « Légende ».
Il y a lieu, aujourd’hui, d’évoquer le projet de la stèle qui allait lui être dédiée au lieu-dit « L’Qahwa N’Sebet » à Tizi-Gheniff, où il ne reste que les premières pierres. » De nombreux problèmes ont été rencontrés par l’association créée à cet effet par des jeunes du village. Le site est occupé par un vendeur de matériaux de construction qui ne veut pas le céder pour ériger cette stèle. En tout cas, nous essayons de voir comment trouver une solution pour relancer le projet », nous avait déclaré Dalil Makhloufi, président de l’association Tagmats de Lyon, qui n’en est pas à sa première contribution dans le cadre de la réhabilitation de toutes ces stèles saccagées en divers endroits. Ce militant associatif ne ménage aucun effort pour redonner de l’éclat aux stèles dédiées à Matoub Lounès. Notre interlocuteur veut, coûte que coûte, réfectionner la stèle de Boufhima dans la commune de Draâ El-Mizan. Cette stèle qui portait le portrait du chantre de l’amazighité a disparu depuis belle lurette. D’ailleurs, même le site est entièrement abîmé. Devant son piédestal, des chiens errants se rassemblent autour d’innombrables immondices qui jonchent le sol. » Ah, si Matoub voyait ça… », ne cessait de répéter un passant. En tout cas, le président de Tagmats lance un appel aux fans de Lounès en vue d’élever une stèle dédiée au Rebelle et digne de sa mémoire, en cet endroit. Il est du devoir de tout Amazigh qui porte les valeurs et les principes du barde assassiné de se révolter face à tout ce laisser-aller.
A. O.
