«L’Algérie est le premier consommateur dans le monde arabe»

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Selon le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), El-Hadj Tahar Boulenouar, l’éradication du commerce des produits pyrotechniques nécessite l’implication de toutes les institutions.

La Dépêche de Kabylie : À la veille de chaque fête du Mouloud, la vente des produits pyrotechniques bat son plein. Quelles sont les dimensions que prend ce phénomène en Algérie?

El-Hadj Tahar Boulenouar : Le marché des produits pyrotechniques est devenu très dangereux pour le consommateur et l’économie nationale. Selon les estimations de l’UGCAA, le marché des pétards génère, chaque année, plus de15 milliards de dinars. Les importateurs, qui utilisent des faux registres de commerce, sont en train d’exploiter entre 25 000 et 30 000 jeunes à l’échelle nationale.

En effet, l’Algérie est le premier pays consommateur de ces produits dans le monde arabe et le Nord africain. Il faut aussi souligner que le danger des pétards atteint également la santé des consommateurs. Chaque année, on enregistre des dizaines de blessés, voire de morts.

Selon vous, quelles sont les causes qui ont poussé l’Algérie à tenir le haut du pavé en termes de consommation de pétards ?

En dépit des textes, de lois, toujours en vigueur, datant de 1963, interdisant l’importation et la commercialisation des produits pyrotechniques, ces derniers envahissent toujours les rues, à la veille de chaque fête du Mouloud. Cela est dû au manque de contrôle au niveau des ports, malgré les efforts des services de la douane, cela reste insuffisant. Ce qui encourage, également, ce genre de commerce est l’absence d’une culture de consommation chez les citoyens algériens.

Quelles sont les propositions de l’UGCAA pour mettre fin à ce phénomène?

Le marché des produits pyrotechniques est très compliqué. Il nécessite, en effet, l’intervention de toutes les institutions, à leur tête, les autorités locales, qui doivent intensifier leurs efforts pour éradiquer les points de vente informelle. Les associations des consommateurs doivent, aussi, jouer leur rôle en matière de sensibilisation. Si les citoyens boycottent ces produits, les commerçants ne vont plus se diriger vers ce genre de commerce.

L’opération d’éradication des marchés informels a-t-elle diminué la vente de ces produits par rapport à l’année précédente?

Oui,  l’opération d’éradication des points de vente informelle lancée, en mois de septembre  dernier, par le ministère de l’intérieur et les collectivités locales, en collaboration avec celui du commerce, a reculé la vente des produits pyrotechniques de plus de 20% au niveau national.

Entretien réalisé  par Samira Saïdj 

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