Na Aldjia a dit sur les étals

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Na Aldjia Ouamara, née Aït Mouloud, est une dame de soixante-dix ans du village Tifilkout dans la commune d’Aït Yelliltene, près de Aïn El-Hammam. Restée longtemps dans l’anonymat, elle vient de publier son premier recueil de poésie intitulé « Na Aldjia a dit » écrit en langue kabyle. À travers son œuvre, Na Aldjia exprime le quotidien, avec tous ses aléas auxquels font face les habitants de la Kabylie. Elle propose plus de 120 poèmes qui traitent de sujets très différents, allant du social jusqu’à la cause berbère, en passant par l’exil, la jeunesse, la mort, l’amour, et l’histoire. Elle y aborde également l’émigration, la femme et ses combats, ainsi que la rude vie des montagnards de Kabylie. Na Aldjia est très sensible au vécu des jeunes qui traversent la mer en quête de bonheur au-delà des frontières. Elle a également consacré plusieurs poèmes à la mémoire de Matoub Lounes à qui elle rend un vibrant hommage. Na Aldjia a basculé dans la poésie dès son plus jeune âge, elle a très tôt pris plaisir à déclamer ses poèmes devant ses proches. Par la suite elle les a récités à ses enfants et ses petits enfants, avant de décider enfin de les faire connaître à un plus grand nombre de gens à travers les différentes manifestations culturelles auxquelles elle a pris part, à l’image de la 5éme édition du salon du livre qui s’est tenu, en décembre dernier, au niveau de la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. Sa maîtrise des subtilités de la langue kabyle lui assure une aisance verbale des plus communicatives. Qui a dit que la poésie orale se meurt ? Le fait que Na Aldjia ne sait ni lire ni écrire ne l’a pas empêchée de se constituer une réserve de jolis poèmes qui nous parviennent enfin en ce recueil qu’elle met à notre disposition, pour le plus grand bien de la culture kabyle.                      

 S. B.

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