Ces derniers mois, le déboisement ne cesse de prendre des proportions alarmantes dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
L’émondage des arbres, bordant les différentes avenues de la ville de Tizi-Ouzou, a débuté il ya de cela quelques jours. En l’espace d’un laps de temps, les arbres qui longent l’ancienne route d’Alger et le quartier de la CNEP de la ville de Tizi-Ouzou ont été tous coupés. Tandis que d’autres ont été complètement arrachés par les travailleurs de l’APC de Tizi-Ouzou. Interrogés sur les raisons de cet acte, ces travailleurs nous disent: « Nous taillons les arbres, chaque deux ans, afin de leur permettre une meilleure repousse. De plus, nous ne faisons qu’obéir aux ordres ». « Cette action consiste à enlever les branches qui sont potentiellement dangereuses. L’émondage améliore l’état biologique d’un arbre et lui donne une meilleure longévité et de la solidité », ont-ils ajouté sans aller jusqu’à prétendre être spécialistes en arbres. « On est de simples ouvriers », s’en lavent-ils les mains. Par ailleurs, et dans d’autres quartiers de la ville de Tizi-Ouzou, plusieurs arbres, qui existaient depuis une cinquantaine d’année, ont carrément été arrachés, ce qui a fait réagir les habitants de ces quartiers. « Ces arbres existent depuis toujours. Je me rappelle que, pour la plupart, ils ont été plantés juste après l’indépendance et aujourd’hui ils viennent les arracher comme ça ! Mais le plus malheureux dans l’histoire c’est que personne ne s’en soucie », regrette Dda Meziane, un septuagénaire résidant au lotissement Bouaziz. Quant à Amine, un résident de la cité du 11 décembre, il dira : « S’ils croient améliorer l’esthétique de la ville, alors ils se trompent, car ils ne font que l’enlaidir davantage. Aujourd’hui, les espaces verts se font de plus en plus rares à Tizi-Ouzou, notamment à la nouvelle-ville ».
Les explications du maire de Tizi-Ouzou
Joint hier par téléphone, M. Aït Menguellet, maire de Tizi-Ouzou, nous précisera : « c’est une action qui se renouvelle tous les deux ou trois ans ». « L’arbre arraché s’appelle (le mélia). C’est un arbre à feuilles caduques de la famille des méliacées. Nous en avons émondé certains et arraché d’autres. En ce qui concerne les arbres que nous avons enlevés, ce sont des arbres malades, de véritables troncs creux qui représentent un danger public », a-t-il expliqué avant d’ajouter : « même le responsable de l’élagage des arbres a été étonné. Après avoir constaté l’état de ces arbres, il m’a dit qu’il était surpris du fait qu’ils ne soient pas encore tombés ! Alors nous avons immédiatement ordonné de les enlever. Par ailleurs, nous allons lancer une opération de plantation de plusieurs arbres dans la ville de Tizi-Ouzou. Tous les arbres arrachés seront remplacés, ces jours ci, par d’autres arbres de la même race. Nous taillons ces arbres afin de donner une nouvelle forme à leur allure mais aussi pour améliorer leur fertilité et aérer leurs branches. En principe, nous coupons les branches mortes et les fleurs pour alléger la charge d’un arbre. En gros, ce qui nous importe est la santé de l’arbre.
Samira Bouabdellah

