«Les terroristes sont venus du Mali»

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Le premier Ministre, Abdelmalek Sellal, a retracé hier à la résidence Djenane El-Mithaq, les péripéties de la prise d’otages de Tiguentourine, déjouée grâce à l’intervention des unités d’élite de l’ANP. L’opération a permis de venir à bout des terroristes et la libération de centaines d’otages.

Opération jugée réussie et auréolée d’admiration à l’endroit des jeunes éléments des forces de sécurité qui ont su, avec brio, mettre un terme à cette prise d’otages, tout en évitant une catastrophe sur les plans humain et économique. Accompagné de Daho Ould Kablia, Youcef  Yousfi et Mohamed Saïd Belaid, respectivement ministres de l’Intérieur, de l’Energie et des Mines et de la Communication, le premier Ministre a fait un bilan succinct de cette opération, en indiquant que 790 travailleurs, dont 143 expatriés de 26 nationalités différentes, composaient la masse humaine qui se trouvaient sur les lieux de l’opération,  laquelle opération a conduit à la mort de 37 étrangers de huit pays différents et 7 autres non encore identifiés. Comme elle a engendré la mort de 29 terroristes et la capture de trois autres, aujourd’hui entre les mains des services de sécurité.

Concernant la décision prise par les hautes autorités algériennes d’intervenir et qui avait soulevé moult réactions d’indignation de la part des pays concernés, Abdelmalek Sellal a clairement indiqué que cette décision souveraine était celle qu’il fallait prendre, face à des terroristes venus déstabiliser le pays. « Je suis extrêmement fier d’être algérien en voyant la célérité et le professionnalisme dont ont fait preuve les forces de sécurité lors de cette prise d’otages survenue sur le territoire algérien ». Cette opération, préparée depuis plus de deux mois et conduite par le nommé Bencheneb Mohamed Amine, avait pour objectifs principaux, d’une part, le rapt des étrangers travaillant dans le complexe gazier de Ain Amenas, de les emmener au Mali pour pouvoir ainsi exercer des pressions sur les pays dont ils sont issus; et d’autre part, de faire exploser le complexe gazier pour marquer cette opération d’une gravité incommensurable. Mais, a indiqué le premier Ministre, c’était sans compter sans la vigilance des éléments de la gendarmerie nationale qui ont permis, par la riposte face à l’attaque du bus transportant 19 étrangers vers l’aéroport et l’intervention chirurgicale des « snippers », par anéantir le groupe terroriste et sauvegarder l’infrastructure gazière .

« L’intervention des éléments de l’Armée était inévitable, a fait savoir Abdelmalek Sellal, qui considère que « les revendications de preneurs d’otages étaient inadmissibles et inacceptables».

Par ailleurs, à une question sur la provenance des armes récupérées après l’assaut final, le premier Ministre a indiqué que « tout le monde connaît la provenance de ces armes », allusion claire, faite à la Libye dont on sait que les armes circulent librement depuis la chute du régime de Kadhafi. A propos des dégâts occasionnés par cette opération, Sellal a indiqué qu’ils ne sont pas très importants. D’ailleurs, le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait également affirmé lors d’une visite au complexe, que « les dégâts ne sont pas importants ». « Une fois ces dégâts évalués, nous allons remplacer les équipements (endommagés) », a-t-il ajouté précisant que « les pertes ont été limitées grâce à l’intervention rapide des forces de l’ANP, mais aussi des travailleurs et cadres de Sonatrach, qui ont arrêté la production dès les premiers instants de l’attaque ».

« L’Algérie n’enverra aucun soldat au Mali»

Pour le premier Ministre, qui répondait à une question sur l’effet de cause à effet entre la l’incursion terroriste et ce qui se déroule en ce moment au Mali, Sellal, il est hors de question que l’Algérie envoie ses soldats au Mali. Ajoutant que l’armée algérienne a pour vocation de « veiller à protéger ses frontières ». « L’Algérie travaille à protéger ses frontières et son territoire », a-t-il précisé lors de la conférence d’hier, pour mettre un terme aux rumeurs persistantes, selon lesquelles cette « affaire » serait le prélude à une participation, aux cotés des forces africaines, au Mali. Il a, en outre, indiqué que l’Algérie « encourage le dialogue entre les différentes parties pour trouver une solution à la crise malienne », en parallèle, a-t-il dit, avec l’action d’éradication du terrorisme et du crime sous toutes ses formes dans la région du Sahel.

L’Algérie n’acceptera «aucune pression venant de quelque partie que ce soit»

Et pour finir, Sellal a fait savoir que l’Algérie est un Etat souverain et n’acceptera « aucune pression venant de quelque partie que ce soit ». Ceci, en réponse à une question de savoir si l’Algérie avait subi des pressions pour permettre le survol de son territoire par les avions français.

Ferhat Zafane 

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