Le commerce informel à travers le territoire national a fait l’objet d’une lutte sans précédent, au cours des derniers mois.
Force est de constater que le terrain laissé par les commerçants délogés des lieux a été vite réoccupé par d’autres. Selon la direction du commerce de Bouira, le commerce informel est par définition instable. C’est-à-dire que des espaces sont occupés, par intermittence, par des «intervenants dans le commerce informel». C’est toutefois ce que nous a déclaré M. Hedjal Rachid, chef de service au niveau de la direction du commerce de Bouira. « Le point du commerce informel est, sans cesse, réactualisé du fait qu’il n’est pas évident d’identifier les intervenants », nous a-t-il dit. Interrogé sur le terme intervenant au lieu de contrevenant, notre interlocuteur dira en substance que pour être contrevenant, il faut, au préalable, être recensé comme activant dans le commerce et être clairement identifié. Ainsi, et en application aux instructions interministérielles (du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales et du Ministère du Commerce), relatives au commerce informel, 38 sites ont été recensés à travers le territoire de la wilaya. Des endroits où de nombreux «commerçants» activaient essentiellement dans la vente au détail des fruits et légumes, d’habillements, de portables et autres accessoires de téléphonie mobile. «Sur ces 38 sites recensés, 31 ont été éradiqués et les sept (07) autres le seront dans un avenir proche», affirme M. Hedjal, qui souligne qu’il s’agit là non pas d’un relâchement, mais d’un laps de temps nécessaire pour trouver des solutions de recasement à ces intervenants. A travers la commune de Bouira, les huit (08) sites recensés ont été éradiqués, à Sour El Ghozlane, cinq (05) sites répertoriés ont été également éradiqués, à Ain Bessem et Lakhdaria, où il a été enregistré trois (03) sites dans chaque localité l’ensemble a été aussi éradiqué. En tout, ce ne sont pas moins de 19 communes où se trouvaient des sites de commerce informel qui ont été catalogués par les services de la direction du Commerce de Bouira. « L’éradication des sites de commerce informel a été faite de manière à ce que les intervenants puissent être insérés dans d’autres sites réservés à cet effet et intégrer le réseau légal du commerce ». Un chiffre approximatif est, d’ailleurs, avancé par la direction du commerce qui estime que 1 438 intervenants ont été recensés. Sur ce nombre, 110 ont été intégrés dans le commerce légal dans la daïra de Lakhdaria. Ces derniers bénéficieront d’avantages fiscaux, de la gratuité de jouir des lieux conformément aux instructions du wali pour ne pas payer le loyer pendant une année, et d’une exonération fiscale de deux ans.
Près de 1 438 intervenants à convaincre pour qu’ils régularisent leurs situations
Des mesures incitatives prises après que ces anciens commerçants informels ont établi des cartes dans leurs APC respectives. Ces cartes ont une validité d’une année, avant de se faire délivrer un registre de commerce en bonne et due forme. Là encore, la direction du commerce de Bouira propose aux intervenants dans le commerce informel des solutions pour leurs insertions. Au niveau de certains marchés non exploités, il a été recensé des locaux abandonnés, ou à réhabiliter, à l’exemple du marché de Draâ El Bordj, ceux de la Cité Zerrouki au chef-lieu de wilaya, Amara Belkacem de Sour El Ghozlane et de l’ancien siège de l’ex EDIPAL, à Ain Bessem. La réhabilitation de quelques structures issues de la dissolution de certaines entreprises, comme l’ex EDIPAL de Sour El Ghozlane d’une superficie de 1051 m2, fera l’objet, prochainement, d’une décharge entre la direction des Domaines et de l’APC, en passant par les services du commerce. Ces derniers, par ailleurs, annoncent la réhabilitation et la réalisation de plusieurs marchés de proximité et dans cette optique, un montant de 82 millions de DA a été alloué dans le cadre du programme 2011-2012 pour la création de huit (08) marchés de proximité à Bir Ghbalou, Bechloul, Sour El Ghozlane, Kadiria, Chorfa, Dirah, Aomar et El Hachimia. Un programme de réalisation de cinq (05) autres marchés de proximité est, également, inscrit toujours dans les communes de Bouira, Sour El Ghozlane, Lakhdaria, Bordj Okhriss et Haizer. L’entreprise «Batimetal» s’est vue, par ailleurs, confier la réalisation de huit (08) autres structures destinées à être implantées sur d’autres sites qui seront retenus dans des localités qui n’ont pas encore bénéficié de ces marchés de proximité. La direction du Commerce de Bouira déclare, en outre, que 58 locaux appartenant à l’OPGI, qui n’ont pas trouvé d’acquéreurs, à chaque avis d’appel d’offre lancé ont été retenus pour être réservés à l’absorption du commerce informel. Ceci dit, ces locaux seront attribués après une enquête des autorités locales et concertations entre daïras et APC, afin de déterminer les personnes nécessiteuses activant auparavant dans le commerce informel.
Hafidh. B.