La daïra, la mairie, l’ADE et la recette des impôts fermées

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Indignés par les promesses non tenues de leurs responsables locaux, quant à une prise en charge concrète de leurs doléances, les habitants de la localité PK7, renfermant les bourgades de Djebira, Dar M’hand et le village agricole, dans la commune de Boukhelifa, sont montés, hier, au créneau.

Ils ont fermé les sièges de la daïra de Tichy, de l’APC, de l’Algérienne des Eaux (ADE) et celui de la recette des Impôts. Ils ont dit avoir décidé de cette action draconienne pour exprimer leur colère et leur exaspération, après que leurs multiples réclamations pacifiques adressées aux élus locaux sont restées sans suite. Des réclamations essentiellement liées à l’amélioration de leur cadre de vie. « Ils n’ont rien fait pour améliorer notre quotidien », nous dira A. Slimane, un membre actif de l’association  locale. « Cela fait deux ans que nous sollicitons l’intervention de l’APC pour inscrire des projets d’aménagement urbain au profit de notre localité mais en vain », déplorera-t-il avant d’ajouter : « Nous manquons de tout ! Notre région est marginalisée et abandonnée par les autorités locales. La route principale et les pistes menant à nos quartiers sont dans un état lamentable. La moitié des foyers sont privés d’eau et le projet de raccordement au gaz de ville traîne en longueur », s’est-il plaint. Situé à une dizaine de Kms seulement de la ville de Bejaïa, la localité de Djebira, où un choix de terrain a été effectué pour y implanter le CHU  de la wilaya, reste pourtant la localité la plus mal lotie de la commune de Boukhelifa. Long de 4 km environ, le chemin reliant ce paisible village à la RN09 est truffé de crevasses et nids-de poule, rendant la circulation automobile des plus difficiles. Les habitants protestataires ont également soulevé hier, le problème aigu de la rareté de l’eau potable, tant en hiver qu’en été ainsi que celui de l’inexistence de l’éclairage public. Pour faire face aux besoins de leurs familles, grand nombre de citoyens s’approvisionnent en eau dans les rivières ! Par ailleurs, ces habitants réclament le parachèvement des travaux de réhabilitation du pont de Djebira, emporté par les eaux durant l’hiver dernier. Pour rappel, un pont mobile a été mis en place, provisoirement, par l’armée, suite à cette catastrophe, pour désenclaver quelque 80 foyers. Contacté par nos soins, le maire de Boukhelifa reconnaît la légitimité des revendications de ses concitoyens. Il s’est voulu rassurant et a promis de les prendre toutes en charge dans la mesure des moyens de l’APC. « Les doléances soulevées par ces habitants sont tout à fait légitimes. Mais l’APC travaille selon les moyens dont elle dispose. Concernant l’eau potable, nous avons reçu 3 millions DA de l’APW pour la réalisation d’un château d’eau au profit  des localités Talbi et Boughenfirene. Nous attendons la confirmation de la nature juridique du terrain choisi pour lancer les consultations et désigner l’entreprise. Quant au revêtement de la route principale en béton bitumineux, l’APC n’en a pas les moyens. Nous avons obtenu 989 millions dans le cadre de la répartition du budget consacré aux chemins et pistes communaux pour juste colmater les crevasses et les nids-de poule », a affirmé l’édile communal. Pour le projet de raccordement au gaz de ville, le maire nous a indiqué que la SDE de Bejaïa vient de donner l’ODS à une entreprise pour prendre en charge les cas omis à Djebira, tout en précisant que les bourgades de Dar M’hand et Domaine Athmani le seront dans le cadre de la troisième tranche. Par ailleurs, dans la commune voisine d’Aokas, les habitants ont fermé le siège de leur APC pour réclamer le départ de tout l’exécutif communal. La dernière distribution de logements sociaux, largement contestée par les citoyens de la région, est, entre autres, à l’origine de la cette action radicale.

 Boualem Slimani 

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