La direction de l’Urbanisme et de la Construction de la wilaya de Tizi-Ouzou a annoncé hier, l’octroi d’une enveloppe financière de 16 milliards de centimes pour la localité d’Illiltène afin de faire face à la catastrophe naturelle qui la dévaste de plein fouet. Une aide qui, pour plus d’un, intervient très en retard. Certes, il s’agit là d’une bonne nouvelle pour la population de cette région que le « déluge » continue d’emporter. Mais, cet octroi, qui arrive un peu en retard, et tout le monde en conviendra, servira à réparer les dégâts occasionnés par la catastrophe, au lieu de servir à s’en prémunir, si la somme avait été débloquée bien avant. En effet, des travaux colossaux doivent être entrepris afin de « dégouliner » cette ville noyée dans la boue. Ajouter à cela, les dégâts matériaux subis par de nombreux habitants de la région qu’il faudra aussi inclure dans un programme de dédommagement. La somme étant désormais « débloquée », il faudrait encore attendre la fin de l’hiver afin de commencer les travaux de remise en l’état. Car, au jour d’aujourd’hui, les interventions ne sont engagées que pour parer au plus urgent. Le problème d’Illiltène ne date pas d’hier, il remonte à plusieurs mois déjà. Le chef-lieu d’Illiltène a déjà été sous la menace de ces flots et coulées, l’année dernière, et faute de prévention et d’anticipation, cette année encore, la même crainte s’est installée chez les citoyens de la région. La même catastrophe a piégé la région. La population semble vouée à vivre le même scénario que celui de l’année dernier. Et ce, par manque d’investissement de la part des pouvoirs publics. Selon le maire d’Illiltène, M. Ramdane Azzoug, un suivi du phénomène aurait dû être fait dès son apparition. En effet, les différentes interventions des autorités compétentes de la wilaya se sont limitées au « constat visuel ». Ceci, alors qu’une étude plus approfondie de la situation aurait dû être effectuée depuis l’hiver dernier. Une étude financée par cette aide si elle avait été décidée à temps. Une chose qui aurait sûrement permis d’anticiper la coulée en lui faisant face d’une manière ou d’une autre. Au lieu de cela, un bureau d’étude a été « aperçu une fois » sur place, l’an dernier, au lendemain de la catastrophe, et aucune suite n’a, par la suite, été donnée à leur constat. Aussi, et après cela, aucune autre initiative n’a été entreprise dans le but d’éviter la même situation. En attendant, la population d’Illiltène vit la peur au ventre et craint de se voir envahis par la coulée de boue qui risquerait d’emporter tout sur son passage. Mais malgré cela, les efforts pour dégager le lit de la rivière continuent à se faire. Les moyens humains, mais aussi matériels, acheminés par des entreprises privées, en plus de ceux dépêchés sur place par la direction des travaux publics, ne cessent de travailler, selon M. Azzoug, même si les dernières heures ont été difficiles. En effet, les chutes importantes de neige et les rafales de vents ont immobilisé les intervenants, rendant la mission un peu plus difficile. Les engins devaient reprendre dès hier soir, afin de faire face à la fonte de neige sur les reliefs qui ne fera qu’aggraver la situation. D’autre part, et comme si l’isolement ne suffisait pas, des coupures de courant sont venues à plusieurs reprises plonger dans le noir les habitants de la région. Ceci, sans parler des lignes téléphoniques qui sont suspendues depuis plusieurs jours. Ces perturbations accentuent encore plus les difficultés des citoyens à Illiltène. D’autant plus que la quasi totalité des gens qui vivent à proximité de la rivière ont fui leur maison, pour s’abriter chez des proches ou dans des maison anciennes, en attendant que l’accalmie ne revienne.
Ch. T.