La protestation ne perd pas en intensité au sein du FLN.
Et les « redresseurs » n’ont qu’une cible : Abdelaziz Belkhadem, son SG très controversé. Combien de fois, par des moyens légaux, entre sit-in, rassemblements, communiqués et lettres au Président de la République, ils lui ont signifié leur désaveu et leur détermination à le faire « déloger » de son poste de secrétaire général. Mais, Abdelaziz Belkhadem, lui, fait comme si de rien n’était. Il ose même les traiter de « perturbateurs » et de mécontents. La dernière en date de ces tentatives de le destituer s’est produite récemment, à la Mouhafadha de Blida, où pas moins d’une cinquantaine de militants, appartenant au camp des redresseurs, ont décidé de lui retirer leur confiance avec cette menace à peine voilée : « Si le secrétaire général ne part pas, la crise persistera ». Dans un communiqué signé par Amar Amrane, coordinateur des redresseurs de la wilaya de Blida, il est fait état d’un consensus général au sein de ces militants qui persistent à tourner le dos au SG. Abdelkrim Abada, coordinateur national des redresseurs FLN, présent à cette réunion ne cessait de répéter : « depuis 2005, le FLN ne cesse de sombrer dans la médiocrité la régression et la division, à cause de Belkhadem. Ayant un esprit de “zaïm“, il a transgressé les lois et se voit en futur successeur de Bouteflika. A cause de lui, le FLN n’a plus d’obédience claire, en l’absence d’un discours innovateur. Seul le pouvoir du lobbying et de la « ch’kara » compte pour lui ». D’autres reproches sont faits et de manière violente au S.G du FLN. En effet, pour le plus virulent des redresseurs, le FLN aurait perdu beaucoup de ses meilleurs militants à cause des agissements du SG du FLN. Pire
encore, Abada est allé plus loin dans ses déclarations, en traitant Belkhadem de ‘’criminel dans ses pensées’’ : « Son lexique est révélateur de ses pensées guerrières. Il utilise souvent des tournures à connotations criminelles, comme “égorger les opposants“, “se défendre avec l’épée’’ ». Par ailleurs, non seulement les redresseurs ne comptent pas lâcher du lest, mais les ministres, représentant le parti au sein de l’actuel gouvernement, leur ont emboîté le pas en allant jusqu’à dénier à Belkhadem toute autorité. Ils ont exigé de lui, dans une réunion tenue la semaine dernière, qu’il démissionne de son poste de premier responsable du parti. Et pour assurer sa succession, ils souhaitent lui trouver un successeur lors de la prochaine session du comité central, afin de maintenir l’ancrage de leur formation sur la scène politique nationale.
Ferhat Zafane

