La commune d’Agouni Gueghrane, à l’extrême sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, sise en plein cœur de la montagne du Djurdjura, n’arrive toujours pas à constituer son assemblée. Deux mois après des élections locales, la municipalité demeure sans exécutif communal. Seul le maire, Amar Beddek, a été installé. La raison de ce retard, ce sont tous les élus, 4 indépendants, 4 du RCD et 4 du RND, qui refusent toujours de s’allier. Une tentative d’installation a pour rappel avorté il y a de cela un plus d’un mois. Les problèmes de cette commune ne datent pas d’aujourd’hui, puisqu’elle a vécu à plusieurs occasions des blocages similaires, qui ont duré pour certains des années. Les habitants sont bien sûr les plus pénalisés par cette récurrence des discordes politiques. Un habitant du chef-lieu déplore, exaspéré : « la commune d’Agouni Gueghrane est l’une des communes les plus déshéritées de la wilaya, en terme de ressource économiques et de projets de développement. Comment ne le serait-elle pas avec ces guéguerres politiciennes qui la minent ? N’est-ce pas pour améliorer nos condition de vie que nous avons élu ces gens ? ». Un autre habitant ajoutera : « les assemblées des autres localités de la wilaya ont toutes démarré leurs travaux : budgets primitifs adoptés, concertations avec les comités des villages, plan communaux de développement (PCD) en préparation…etc. Pendant ce temps, notre commune continue à payer la facture de ces batailles rangées entre élus. Ils se renvoient la balle et le citoyen patauge dans le sous développement ». Il faut se rendre à l’évidence, nos 13 élus ne semblent pas être assez matures pour gérer nos affaires ». Un septuagénaire du village d’Aït Argane dira : « Les infrastructures de bases font défaut, ni aire de jeu, ni maison de jeunes, aucune des commodités qui permettent une vie décente au villageois. A chaque intempérie, notre village, et il n’est pas le seul, se retrouve paralysé pendant des semaines entières : route bloquée, indisponibilité du gaz butane… Quant au gaz de ville il n’est même pas à l’ordre du jour ». D’autres citoyens du village d’Aït El Kaid ont également crié leur désarrois devant le manque de commodités : pas de salle de soins, ni stade communal ni même cimetière. Autant d’insuffisances qui leur font vivre le calvaire au quotidien. Au chef-lieu communal, le constat est tout aussi amer. Aucun projet digne de ce nom n’est engagé à l’heure actuelle. Les habitants crient leur détresse à l’adresse des autorités compétentes afin qu’elles interviennent pour mettre fin à ce diktat de l’incompétence des élus.
Arezki G