Elles sont jeunes, fardées et plutôt bien habillées pour des mendiantes. Plus d’une dizaine de jeunes femmes ont fait leur apparition dans la région, notamment dans la ville de M’Chedallah, faisant à tour de rôle la tournée des commerces pour mendier et à importuner les citoyens qui s’attablent dans les cafés, en marquant de longs temps d’arrêts, la main tendue, devant chaque table.
D’autres choisissent un lieu très fréquenté tel l’entrée de l’hôpital, l’esplanade de la mosquée, la poste ou les boulangeries. Ces jeunes mendiantes, étrangères à la région et, pour la plupart, plutôt bien dans leurs peaux semblent être rompues à ce genre d’exercices. Sans complexe ni timidité elles sont plutôt audacieuses, et n’affichent aucun signe extérieur de misère ou de besoin. Bien au contraire, elles se parent d’une certaine aisance matérielle, avec mains, cous et oreilles bien garnis d’or, et certaines d’entres elles ne se gênent point d’exhiber… des portables « dernier cri ». C’est justement tous ces signes extérieurs d’aisance qui agacent les citoyens, même si ces derniers se retiennent de les rabrouer, se contentant de détourner la tête et de les ignorer. D’où sortent ces femmes ? Des citoyens affirment qu’elles arrivent à bord de véhicules légers, tôt le matin, et les mêmes voitures reviennent les récupérer en fin de journée. Sommes-nous devant un réseau spécialisé dans la mendicité ou ces jeunes femmes usent de ce procédé pour camoufler une activité autre que la mendicité ? Un cas qui doit intéresser les services de sécurité d’autant plus que dans plusieurs autres localités des zones rurales, des citoyens nous ont fait part de la présence, depuis le début du mois de janvier, de « Guezanates » qui font du porte-à-porte pour escroquer de naïves mères de familles, allant même jusqu’à commettre des actes de vol et d’agression. C’est le cas d’une citoyenne d’Assif Assemadh, qui a été soulagée d’une importante somme d’argent par l’une de ces charlatanes qui l’avait étourdie en l’aspergeant au visage avec une substance paralysante, la semaine écoulée. Cette dernière catégorie de femmes suspectes écume aussi les cités résidentielles, proposant leurs services de voyantes, mais aussi perpétrant des coups fumants, quand l’occasion se présente.
Oulaid Soualah

