La crise de l’APC de Barbacha persiste

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Concernant la demande du départ du chef de daïra, M. Touhami a appelé des accusateurs à présenter les pièces à conviction.

L’initiative prise par le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, de ramener les deux parties en conflit au sein de l’APC de Barbacha à la table du dialogue, en vue de désamorcer la crise qui secoue cette APC depuis plus de deux mois maintenant, soit au-lendemain des élections locales du 29 novembre dernier, n’a pas donné les résultats escomptés. En effet, sur les quinze élus qui composent cette assemblée, neuf seulement ont répondu à l’invitation du premier magistrat de la wilaya. Il s’agit des huit élus formant l’alliance RCD-FFS-FLN et de l’élu RND. Quant aux six mandatés du PST, ils ont tout simplement boycotté cette réunion qui s’est tenue, dans l’après-midi d’avant-hier, au niveau du siège de la wilaya, en présence de la presse. Présidée par le wali de Béjaïa, cette réunion, faut-il le signaler, a été élargie à la société civile, aux sages et aux notables de la localité. Tout au début de sa prise de parole, le premier responsable de la wilaya a rappelé à son auditoire les circonstances et le contexte qui ont donné naissance à ce conflit, avant de répondre aux accusations des élus du PST. D’emblée, le wali de Béjaïa a affirmé qu’il s’est contenté d’appliquer les lois de la République. D’ailleurs, cette expression a jalonné tel un refrain, son discours et ses interventions. « Ce n’est pas moi qui ai fait ces lois, mais je suis ici pour les appliquer. Lors de l’organisation du deuxième tour des élections pour l’installation du P/APC de Barbacha, j’ai appliqué à la lettre ce que stipule l’article 80 de la loi organique et ce que prévoit la circulaire Ministérielle », s’est défendu M. Touhami, avant d’accuser le maire sortant de Barbacha, en l’occurrence Mohand Sadek Akrour, qu’il cite nommément, de prendre en otage la population de Barbacha. « Mohand Sadek Akrour et les élus du PST connaissent bien la loi électorale et l’article 80. Je me demande sur quelle base ils se permettent de contrecarrer les actions des autres. Sa formation politique (PST ndlr) se veut un parti démocratique. Qu’il accepte donc l’alternance. Par ses agissements, il prend en otage toute une région et pénalise ses citoyens », a indiqué le wali de Béjaïa. Ce dernier, a saisi cette occasion pour répondre aux revendications des opposants de l’installation du nouveau P/APC RCD Benmeddour Mohamed, issu de l’alliance FLN-FFS-RCD, qui réclament la dissolution de l’APC et le départ du chef daïra de Barbacha. « Je dis à ces gens que la dissolution n’est pas possible dans ce cas de figure, car l’assemblée n’a pas encore commencé son travail. Selon la loi 46, il faut qu’il y ait un blocage pour procéder à la dissolution d’une assemblée. En plus, ce n’est pas à moi de le faire, si c’était le cas. Cela relève d’un décret présidentiel, promulgué six mois après la présentation à qui de droit d’un rapport convaincant sur la situation de blocage. Actuellement, je n’ai aucun motif pour établir un rapport de dissolution », a expliqué le wali de Béjaïa. Concernant la demande du départ du chef daïra, M. Touhami a appelé les accusateurs à présenter les pièces à conviction. « S’ils me prouvent que le chef daïra est impliqué dans ce conflit, je ferai un rapport contre lui et il sera destitué », s’est contenté de répondre le wali de Béjaïa. Pour rappel, ce chef daïra est accusé de connivence avec l’alliance RCD-FFS-FLN.

Les députés et le P/APW se démarquent 

Invités par le wali de Béjaïa à prendre part à cette réunion, pour trouver une issue favorable à la crise qui secoue l’APC de Barbacha, l’ensemble des parlementaires de Béjaïa et le  P/APW, Mohamed Bettache, élu FFS, n’ont pas daigné se présenter à la réunion. Cette attitude de se démarquer d’un conflit aussi grave est jugé incompréhensible et suscite moult interrogations chez les observateurs, d’autant plus que la nature politique de ce conflit nécessite beaucoup plus l’intervention des élus et non de l’administration. Que comptent faire les députés de Béjaïa pour désamorcer cette situation conflictuelle qui entame son deuxième mois et se dirige droit vers le pourrissement ? Leur mutisme ne fait qu’aggraver la situation. 

«Les portes du dialogue sont toujours ouvertes» 

Le wali de Béjaïa, qui semble dépassé par cette crise, a terminé cette réunion en lançant un appel à l’adresse de Mohand Sadek Akrour pour s’asseoir à la table du dialogue afin de résoudre ce conflit. « Je profite de cette occasion pour lancer un autre appel aux élus du PST. Je leur dis que les portes du dialogue sont toujours ouvertes. Il faut privilégier la voie de la concertation et du dialogue », a déclaré le wali de Béjaïa, tout en précisant qu’il  renonce à l’utilisation de la force publique pour ouvrir les sièges de l’APC et de la daïra de Barbacha, lesquels sont fermés depuis deux mois.

Boualem Slimani  

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