526 nouveaux postes budgétaires pour tamazight en 2006

Partager

Mourad Medelci, le grand argentier du pays s’est montré, avant-hier, rassurant quant à la situation financière du pays. « Notre position est loin d’être critique » a-t-il souligné aux députés, peu présents à l’hémicycle Zighout Youssef. Lors de son intervention, qui a succédé à celles de ses collègues du Gouvernement, à savoir les ministres de la Santé, du Transport, des Ressources en eau, des Travaux publics et de l’Agriculture, le ministre des Finances a avancé, de prime abord, que le gouvernement a une forte volonté de consolider la relation entre la politique économique et les préoccupations sociales. Pour reprendre ses dires, tout programme est susceptible d’amélioration. Chiffres à l’appui, Medelci a indiqué que pour l’année 2006, la loi de finances sera accompagnée d’un programme complémentaire qui sera consacré à 24 wilayas du pays. Outre cela, un programme spécial est également prévu dans lequel il a été inscrit une enveloppe de 200 milliards de dinars pour les régions du Sud et autant pour celles des hauts plateaux. Parlant toujours des bonnes intentions du gouvernement, le premier argentier du pays a indiqué que 10 milliards de dinars seront déboursés « rien que pour l’alimentation des wilayas du Sud en gaz naturel ». L’orateur ne s’est pas arrêté là. Bien au contraire. Il a, cela étant, fait savoir que plusieurs chantiers et nouveaux programmes seront mis en oeuvre dès l’année prochaine.

De l’argent pour l‘enseignement de tamazightRétorquant à une question d’un député concernant la promotion de la langue tamazight, le ministre a indiqué que le gouvernement prévoit dans le cadre de la loi de finance 2006 d’ouvrir pas moins de 526 nouveaux postes budgétaires.  » Nous veillerons au développement de cette langue qui, actuellement, est dispensée dans onze wilayas « , avance Medelci sans pour autant mentionner le budget qui sera alloué à ce dossier ni d’ailleurs celui qui sera versé à la recherche scientifique. Sans toutefois donner plus de détails, le ministre des finances a informé, en outre, ses vis-à-vis qu’en vertu de la loi de finances 2006, le gouvernement a alloué un budget pour la prise en charge des Algériens établis à l’étranger. A ce sujet, il a indiqué que « Le budget est toujours maintenu et il sera géré par celui qui présidera le portefeuille ». La prise en charge des personnes concernées par le projet du Président sur la paix et la réconciliation nationale est prise en considération dans la loi de finances 2006, souligne Medelci. Le banditisme qui d’après ce dernier n’est « qu’un cousin germain du terrorisme » est un autre axe sur lequel des efforts considérables seront déployés. L’orateur a indiqué que “des mesures draconiennes et exceptionnelles » seront mises en œuvre pour la lutte contre ce phénomène qui commence à prendre des proportions alarmantes.

Réunion avec les députés sur les réformes bancairesPar contrainte de temps, le grand argentier du pays n’a pu exhiber tous les détails inhérents à la réforme bancaire et financière. C’est pourquoi il a proposé aux occupants de la chambre basse de se rencontrer la semaine prochaine pour discuter de tout ce qui a trait à ce sujet qui relève, à ses yeux, des questions lourdes à débattre. Toutefois, l’orateur a indiqué, en guise de réponse, que la réforme bancaire taxée autrefois d’obsolète est arrivée « au bout du tunnel ». 2006 connaîtra, selon lui, la modernisation du système de payement, la sécurisation de l’opération bancaire et surtout la transparence dans les transactions. Le ministre estime qu’il est totalement normal que les députés reviennent à la charge quant aux scandales financiers mais il a assuré dans la foulée que « nous ne tomberons pas dans les mêmes erreurs ». Et d’enchaîner : « nous traiterons ce genre de problème sans état d’âme ». Non sans nier les dépassements et les lacunes qui entachent certaines banques, le ministre des finances a insisté sur le fait de ne plus mettre les banquiers « dans le même sac ». « Ils sont nombreux à travailler honnêtement », a-t-il dit, avant d’ajouter : « Arrêtons de parler négativement sur nos banques. Celles-ci sont encore saine ». La rigueur sera également boostée en ce qui concerne la gestion des ressources budgétaires. Avec les nouvelles mesures inscrites dans la loi-cadre qui sera promulguée prochainement, selon Medelci, les gestionnaires seront sommés non seulement de justifier leurs dépenses mais également d’indiquer sur quoi elles ont été dégagées. Dans ce contexte, l’orateur a fait savoir qu’il a été réservé 10% du PIB aux ressources humaines et 7 milliards de dinars pour les collectivités locales. Pour ce qui est du prix de référence de 19$ sur lequel a été encadré, la loi de finances 2006 et qui a suscité le mécontentement de la majorité des députés, Medelci a avancé que ce chiffre n’est pas « sacré » mais il est « justifié ». « Nous n’avons pas inventé une nouvelle banque locale pour déstabiliser l’économie du pays. Comparativement aux pays arabes qui, eux, appliquent un prix de référence allant entre 15 et 22$ le baril, nous avons opté pour le juste milieu.”, a-t-il expliqué avant de promettre « dans le cas où la situation s’améliorera nous vous reviendrons avec un nouveau programme. ». A ce même titre, Medelci estime que personne ne peut garantir que le prix du baril reste à 60$ durant les cinq prochaines années. Une raison pour laquelle, précise-t-il, la loi de finances n’a pas été élaborée sur la base de 43$. « C’est un chiffre qui a été avancé seulement à titre d’explication », a conclu le ministre des Finances.

Wassila Ould Hamouda

Partager