Les usagers exaspérés !

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Le bureau de poste de la commune de Kadiria, à une trentaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Bouira, est en manque de liquidités depuis près de 15 jours. 

Cette situation commence à exaspérer au plus haut point les usagers, qui sont obligés de se rendre dans les communes voisines d’Aomar et Lakhdaria, afin de retirer leur argent. Ainsi, lors de notre passage sur les lieux, il nous a été donné de constater des files interminables de titulaires de comptes courants s’agglutiner à l’intérieur et à l’extérieur du bureau, attendant une hypothétique livraison de billets. Certains citoyens, las de cette « pénurie », s’interrogeaient sur les raisons de cette dernière. Toufik, employé dans un magasin de pièces détachées dira à ce propos : « Je ne comprends pas à quoi est dû ce manque. Pourtant, on est loin de la période des fêtes! », s’est-il exclamé avec une certaine nervosité. Avant de préciser que le bureau de poste de Kadiria n’en était pas à sa première défection en la matière. « A chaque fois, on est obligé de faire la navette pour toucher notre paie, à la longue cela devient insupportable. D’autres usagers perdent carrément leur sang froid vis-à-vis de cette situation, mais aussi à l’égard de certaines pratiques peu honorables, il faut bien le dire », ajoute notre interlocuteur. Ainsi, quelques citoyens zélés et de mèche avec les certains guichetiers, n’hésitent pas à se croire au « dessus de la mêlée » et utiliser des procéder peu orthodoxes, dans le but d’encaisser leur chèque. La scène qui suit est sans équivoque: Dans une salle archi-comble, où les nerfs sont à vifs du fait de ce manque d’argent, un jeune homme a été pris en flagrant d’utiliser un subterfuge vieux comme le monde, à savoir celui du  » journal ». Comment? Cet usager a fait mine de passer son journal au guichetier, afin que ce dernier y jette un coup d’œil. Mais en réalité ce journal contenait un chèque prêt à être encaissé. Aussitôt le  » pot au rose » découvert, l’assistance à bout de nerfs se déchaîna sur les deux protagonistes : « honte à vous! », a-t-on lancé à la face du guichetier, qui ne savait plus où se mettre. Voulant en savoir plus sur les raison de ce qui s’apparente à une pénurie, on s’est rapproché du receveur de ladite poste. Ce dernier expliquera qu’il n’y a nullement de pénurie, mais à un « retard » de livraison. « Non, on ne peut pas parler de pénurie, c’est juste quelques retards occasionnés par des problèmes techniques », a-t-il tenu à rassurer. Avant d’ajouter : « On attend incessamment un arrivage de liquidités ».                

R. B.

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