A chacun sa réforme. C’est depuis dix ans maintenant que l’école algérienne est engagée dans sa nouvelle réforme, mais aucune évaluation objective n’a été lancée en vue de déceler les lacunes et les points forts. C’est, d’ailleurs, dans cet objectif que veut aller l’actuel ministre, M. Abdelatif Baba Ahmed. Une correspondance, cernant les points à discuter par tous les intervenants dans le système éducatif, a été envoyée aux directions de l’éducation des wilayas du pays pour servir du document de base à cette évaluation. La première étape est en cours dans les établissements scolaires (primaire, moyen et secondaire) avec la mise en place des commissions pilotées par les directeurs et les proviseurs. À Tizi-Ouzou, comme tout ailleurs, cette halte prendra fin dans deux jours. Quatre volets, à savoir les programmes scolaires dans l’enseignement obligatoire, la formation des formateurs (enseignants, directeurs, inspecteurs), la scolarité et l’égalité des chances entre les élèves et, enfin, la modernisation de la gestion pédagogique et administrative, sont actuellement en débat. « Nous avons procédé par ateliers », nous dira un directeur d’un collège à Draâ El-Mizan. Et de poursuivre: « Une fois que chaque atelier rend son travail, nous allons rédiger un rapport de synthèse qui, à son tour, fera l’objet de discussion avec les autres établissements pour obtenir un rapport de la daïra ». À ce sujet, nous avons approché des membres de la commission de cet établissement chargés de décortiquer les programmes scolaires. « C’est un point fort de cette évaluation. Nous avons essayé de cerner, tout d’abord, ce qui est positif. Puis, nous avons émis des suggestions au sujet des contenus à améliorer, les manuels scolaires, le problème de la pédagogie de l’approche par compétences, les coefficients des matières à revoir. En tout cas, des suggestions à même de porter, non seulement, des correctifs, mais à aboutir à une refonte plus profonde », nous a confié un professeur de français dans ce dit établissement. Les autres groupes ont fait de même pour l’analyse des volets restants. Il faut dire que les débats étaient riches et passionnants, d’autant plus que ces ateliers ont donné la parole aux élèves, à leurs parents et aux représentants des syndicats agréés. Même si cette évaluation est arrivée après que des générations ont été soumis à cette réforme, tout le monde souhaite que les directives ne viendront pas d’en haut et que les suggestions de la base fassent l’unanimité afin de faire aboutir cette opération que le ministre, lui-même, espère que d’autres partenaires y participent à son enrichissement dans l’intérêt de la nation et des élèves. Après les séances qui se tiendront au niveau régional, les commissions nationales feront leur synthèse entre le 09 et le 12 avril prochain.
Amar Ouramdane
