La bonbonne de gaz butane connaît une demande accrue en cette période de grand froid, notamment de la part des populations qui ne sont pas encore raccordées au réseau du gaz naturel.
Ainsi, outre ses prix qui connaissent une certaine envolée, c’est aussi sa disponibilité qui fait défaut dans certaines contrés de la wilaya, notamment les plus reculées. Dans le but d’en savoir plus sur la situation globale de la production et la distribution des bonbonnes de gaz à l’échelle de la wilaya de Bouira, attache a été prise avec le directeur des Energies et des mines, M. Amir Mohamed Réda.
24 000 bonbonnes de butane produites chaque jour
M. Amir Mohammed Réda a parlé de la production du gaz butane au niveau de la wilaya de Bouira qui se fait via deux unités d’enfûtages, une dans la commune de Chorfa, et une autre à Oued El Bardi. Pour ce qui est de la première, notre interlocuteur soulignera qu’«il s’agit d’une mini-unité qui peut produire 8 000 bonbonnes de gaz par jour, avec un rythme normal de deux équipes ». A propos du potentiel de stockage de l’unité de Chorfa, le responsable des énergies et des mines, à l’échelle de la wilaya, précisera qu’elle peut contenir jusqu’à 100 tonnes de GPL. Concernant la destination des bonbonnes de butane produites par cette mini-unité notre vis-à-vis indiquera qu’« elles couvrent essentiellement les dix (10) communes de l’Est de la wilaya, mais comme neuf d’entre-elles sont déjà raccordées au réseau du gaz naturel, hormis la commune d’Ouled Rached, qui sera bientôt raccordée, on approvisionne à partir de cette unité d’enfûtage, quelques communes de Béjaïa et de Bordj Bou Arréridj ». Au sujet de la seconde unité de production et de Stockage d’Oued El Bardi (la principale), le DEM notera qu’« elle dispose d’une grande capacité de production et de stockage. Elle produit environs 16 000 bonbonnes par jour, avec une capacité de stockage de 10 000 tonnes de GPL. En temps normal, elle fonctionne avec deux équipes, mais afin de faire face à la forte demande, une équipe supplémentaire a été récemment affectée ». Interrogé sur une éventuelle « pression » sur le gaz butane due à la vague de froid qui sévit sur le pays, M. Amir, s’est montré très rassurant sur le sujet en disant qu’« au niveau de la wilaya de Bouira, aucun problème n’a été signalé jusqu’à présent. La production et la distribution se font régulièrement». A propos des carences enregistrées lors de l’hiver dernier, notamment, à la distribution et l’acheminement des bonbonnes de gaz vers les hameaux les plus reculés, le directeur de l’énergie dira que toutes les leçons ont été tirées. Certes, on ne peut pas dire qu’on a atteint la perfection en la matière, mais de gros efforts ont été faits, pour que le scénario de février et mars 2012 ne se redite jamais.
«Les élus locaux doivent travailler avec nous»
Malgré ces assurances, de petits «couacs » subsistent encore, particulièrement dans les zones rurales à l’image des communes de Maâmoura, Mesdour et Guerrouma, où l’on a pu constater un certain manque de gaz butane et une envolée des prix qui ont atteint les 600 DA la bonbonne. Sur ce volet, notre interlocuteur rejettera la responsabilité sur les élus locaux : «C’est aux élus locaux de nous indiquer les carences et on se fera un devoir d’y remédier. Contrairement aux autres secteurs, celui des énergies et des mines n’a pas d’antennes aux quatre coins de la wilaya, mais on a le chef de daïra comme interlocuteur », s’est-il défendu. Avant de citer le cas d’Ath Laâziz, où, selon le DME, une « petite» pénurie a été enregistrée. « A Ath Laâziz, aussitôt que le P/APC nous a informés de la situation, on a directement pris la décision d’acheminer près de 1 000 bouteilles. C’est le rôle des élus de veiller au grain ! », a-t-il encore insisté. Pour le cas de Guerrouma, M. Amir Mohamed Réda nous informera qu’une aire de stockage et de régulation (ASR) d’une capacité de 600 bonbonnes a été mise en place. « Ces ASR vont combler le manque enregistré dans cette commune et ses diverses localités ». S’agissant des prix de la bonbonne du gaz butane qui, faut-il le rappeler, a atteint les 600 DA, ce responsable a déclaré que le contrôle des prix n’entrait pas dans ses prérogatives, mais dans celles de la direction du commerce et qu’ils se chargent uniquement de la production, le stockage et l’acheminement avec les services de Naftal. Au-delà ils ne sont pas concernés». A une question relative au prix de la bonbonne de butane (B13) vide, qu’on retrouve dans les marchés hebdomadaires à un prix qui avoisine les 4 000 DA, notre interlocuteur s’est dit « étonné » de l’apprendre. «Franchement, je ne saurais vous répondre, je ne suis pas au fait de cela », a-t-il avoué avant de confirmer cela auprès de ses services. « Non, on vient de me confirmer, elle est toujours à 2 500 DA. En tout cas, je vais informer les services concernés à propos de cette affaire », a-t-il conclu.
Ramdane B.