Comme annoncé dans notre édition d’hier, les enfants de Chahid, regroupés depuis samedi dernier à la sortie ouest de la ville de Bouira, ont battu le pavé afin de dénoncer l’« injustice », dont-ils se considèrent être les victimes.
Ainsi, vers les coups de 10h du matin, la prossession de manifestants s’est ébranlée vers le carré des martyrs de la wilaya. Banderoles portées à bout de bras, les fils de Chahid ont scandé tout au long de leur itinéraire, des slogans adressés aux autorités : « M. le ministre, nos droits ont été spoliés, réagissez ! », « Donnez-nous nos droits, M. le Président »… L’un des marcheurs, originaire de la wilaya de Béjaïa, dira en s’interrogeant: « A quoi sert de commémorer la journée du Chahid, alors que ses enfants et sa famille vivent dans la précarité la plus absolue, avec une pension de misère ». Une fois arrivés à destination, les protestataires se sont recueillis à la mémoire des martyrs de la nation, en déposant une gerbe de fleurs devant le mémorial qui leur est dédié. Par la suite, c’est M. Tahar Akkouche, coordinateur de ce mouvement à l’échelle de la wilaya, qui prendra la parole en déclarant : « Nos parents se sont-ils sacrifiés en vain ? Non ! Ils sont tombés au champ d’honneur, pour que les générations futures vivent et jouissent de leurs droits et de leurs libertés. Cependant, on constate, avec la plus grande amertume, que les fils et les veuves de Chahid sont considérés par l’Etat comme des moins que rien ». Les « Moudjahidines de la dernière heure », ont été également visés par le porte-parole des contestataires qui s’est exclamé: « Comment se fait-il que de soi disant Moudjahiddine, qui n’ont connu le front et les combats qu’à travers les documentaires historiques diffusés à la télévision, ont accès aux logements, à des postes de travail (…). C’est indigne ! ». Et d’enchainer, en exhortant l’actuel chef de l’Etat à veiller à mettre en application la loi n°99-07. Enfin, et avant que la foule ne se disperse dans le calme, M. Akkouche a annoncé que les enfants de Chahid sont en train d’étudier «sérieusement» l’éventualité d’organiser une grande marche vers la capitale.
Ramdane. B.