Traité d’amitié et business

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L’Algérie et la France sont décidées à passer des déclarations d’intention aux choses concrètes, du moins sur le plan économique.Thierry Breton, ministre français de l’Economie et des Finances, et le ministre algérien des Finances, Mourad Medelci, ont annoncé hier, lors d’une conférence de presse conjointe organisée à Djnane El Mithaq, à Alger, une série d’accords concrets mais aussi des projets communs. Thierry Breton a annoncé, presque avec fierté, que Suez a conclu un accord avec les autorités algériennes portant sur la gestion et la distribution de l’eau dans le Grand Alger. Un milliard d’euros de la dette algérienne a été également reconverti en investissements par les entreprises françaises. Un montant similaire le sera dans la deuxième tranche du montant global de la dette qui s’élève à près de 6 milliards d’euros. En plus de cette coopération, devenue effective, le ministre français dit souhaiter  » plus d’implication des PME françaises dans la réforme  » de l’économie algérienne. Il dit que son pays est intéressé par le processus de privatisation des entreprises publiques dans notre pays. Un sujet que les Français  » ont découvert » à l’occasion de la visite effectuée à Paris par Mourad Medelci le mois de juillet passé à Paris.D’autres secteurs d’activité ont également été au menu des entretiens qu’a eus Thierry Breton avec d’autres membres du gouvernement ainsi qu’avec le Président Bouteflika qui lui avait accordé une audience dans la journée d’hier. Deux accords ont ainsi été signés entre les deux ministres des Finances : l’un sur l’échange entre les deux écoles des impôts des deux pays et l’autre sur le cadastre.L’autre sujet important qui a été discuté est sans doute celui relatif à la réforme bancaire et financière en cours dans notre pays. Mais comme pour beaucoup de domaines, les deux parties se sont limitées, jusqu’à présent, aux accords de principe, quand bien même une des filiales de BNP Paribas entend d’ores et déjà s’impliquer dans le secteur bancaire national, en ouvrant des agences à travers le territoire national dans un premier temps. Mais “une commission stratégique  » a été mise en place pour le suivi des contrats signés entre les deux institutions et pour définir les secteurs d’activité dans lesquels la coopération peut être renforcée.Mourad Medelci, de son côté, a beaucoup insisté sur la nécessité de pousser les entreprises de l’Hexagone à produire chez nous, parce que, a-t-il expliqué,  » les exportations hors hydrocarbures doivent avoir toute leur importance  » dans les mutations économiques en cours.Sur le volet politique, Thierry Breton s’est limité, sans surprise, à souhaiter la signature du traité d’amitié entre les deux pays  » dans les délais « . Il s’est refusé, par contre, d’avancer une quelconque échéance sur la probable visite de Jacques Chirac, se limitant à dire que « l’excellence des relations qui lient les Présidents Bouteflika et Chirac fait que les deux hommes éprouvent toujours le désir de se rencontrer le plus de fois possible « .Avant de s’envoler pour Paris, Thierry Breton s’est entretenu avec Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, pour discuter de la coopération dans ce domaine.

Ali Boukhlef

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